AccueilAccueil  CalendrierCalendrier  Dernières imagesDernières images  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -45%
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
Voir le deal
1099.99 €

Partagez
 

 Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour)

Aller en bas 
AuteurMessage
Olympe de Briant

Olympe de Briant

‒ ADMINISTRATRICE ‒

ENFANTS DE LILITH
❉ Sorcière ❉
______________


A New-York depuis : 02/05/2020
Messages : 1488
Couleur de RP : #996666 ou <oly>
Avatar : Sarah Gadon
Autres DC : Elena, Enrique, Isabelle & Carnil
Crédits : SAMURAI. (avatar) dezaia (moodboard + crackships + signature)
Groupe : Gladius Gloriae ⛧ Elle n’a pas une confiance aveugle en l’Enclave, mais Olympe sait au combien le Cercle est dangereux, et pour protéger ceux qu’elle aime, Olympe ferait n’importe quoi, même collaborer étroitement avec les Nephilims.
Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) IV5ISli

Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Empty
Message(#) Sujet: Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) EmptyVen 7 Jan - 11:16

Olympe Henriette Marie-Sophie De Briant
MULTIFACETED & ENHANCED BY INCLUSION
Généralités
NOM + (De Briant) Prestance, prestige et noblesse. La famille De Briant était de ces familles bretonnes de pouvoir. Maison principale de la ville de Saint Malo, la petite fille est la première et unique enfant née de l'union de ses parents. En vérité, elle porte le nom d'un père qui n'est pas le sien. Le temps faisant son oeuvre, Olympe ne s'est jamais détachée de son nom. Née sur la côte d'émeraude, elle aurait préféré en vain qu’on se souvienne de ce fait, mais ses origines humaines, elle en est fière ! Durant 111 ans, elle a été Madame Diaz, chose que personne ne sait, hormis le premier concerné. Sa nouvelle union est différente, puisque c'est elle qui a transmis son nom cette fois.

PRÉNOM(S) + (Olympe) Olympe était un prénom on ne peut plus courant à l'époque de la renaissance française et de son influence italienne. C'est sans grande peine qu'elle a rendue plus chantant son prénom afin de se faire oublier. Mais elle a longtemps utilisé Olympe, jusqu'à son installation à Rome où elle a changé cela afin de se fondre dans le paysage, reprenant son prénom au début du XXIème siècle, on l'appelle plus Olympia à Rome. Elle porte également les prénoms de ses grandes mères : Henriette et Marie-Sophie. Cependant, à New-York, elle préfére de loin qu'on la nomme Olympe.

ÂGE + (505 ans) Elle a vu passer l'âge d'or de la Royauté, comme les révolutions et les grandes guerres. Olympe a vécu cinq siècles d'histoire dont elle a souvent été la spectatrice. Aujourd'hui, elle compte bien mettre sa pierre à l'édifice et laisser une trace d'elle, maintenant que le monde peut enfin la reconnaître pour ce qu'elle est vraiment. D'apparence, elle n'est pas plus vieille qu'une jeune femme de trente et un ans.

RACE + (Sorcière) Elle est l'union d'un démon, le plus grand, Lucifer, et d'une humaine. Fille mal vue par sa mère qui préféra la garder le plus possible loin d'elle, la torturer ou alors la faire oublier des gens de Saint Malo. Olympe a toujours adoré la magie, la pratiquant seule jusqu'à trouver des personnes en mesure de lui apprendre. De ses mains ce sont des gerbes d'étincelles émeraude qui jaillissent, et ses yeux clairs qui prennent pour l'un une teinte violacée et l'autre la même teinte émeraude que sa magie. Des signes qui s’effacent, mais quand elle ne le camoufle pas par des sorts, ce sont des écailles de couleurs émeraudes qui prennent place dans le creux de ses reins et sur le dos de ses mains.

ARME + (Elémentariste d'air & magie blanche, magie rouge, démonologie) Elle a commencé son apprentissage magique très jeune avec le Grand Sorcier de Saint-Denis alors qu’elle avait 14 ans. Un apprentissage qu’elle n’a jamais arrêté en définitive, puis qu’Olympe a continué son apprentissage avec Ruben Diaz, le Grand Sorcier de Madrid. Qu’elle a reçu les enseignements en démonologie de Juliette Desmoulins en personne entre 1760 et 1790, avant de continuer à apprendre dans toutes l’Europe, en Angleterre, en Bretagne, en Belgique, avant de partir pour La Nouvelle-Orléans pour apprendre la magie rouge durant 80 ans en compagnie d’Elias, un spécialiste en la matière ! Puis finalement, lors de son installation à Rome, elle a rapidement été l’apprentie et l’assistante de Caïus Rivoli, feu le Grand Sorcier de Rome. Et depuis, seule, elle apprend toujours, plongée dans des expériences, elle est spécialiste de son élément de naissance, l’air. Aussi très bonne en potions, elle en a 600 à son actif, pour seulement 103 viables, mais on la contacte surtout pour ses malédictions autant défensives qu’offensives grâce à la magie du sang, ou pour ses capacités en tant que démonologue. Elle est également la détentrice de trois pages du Livre Blanc, qu'elle garde bien cachée.

DATE DE NAISSANCE + (29 Décembre 1514 – Saint Malo) Le froid et Noël passé, c'est à ce moment-là qu'on mit au monde un enfant en somme toute normale à ses traits, hormis quelques grains de peau inhabituels. Olympe De Briant venu au monde un soir d'hiver à la lueur de nombreuses bougies dans le domaine familial de Saint Malo sur les côtés d'émeraude. Rien de plus banal.

PARTICULARITÉ(S) + Elle porte à son majeur gauche la bague des de Briant. C’est l’héritage de sa famille qui s’est éteinte avec elle et Olympe la chérit plus que tout au monde. À la main droite, à l’annulaire exactement, elle porte trois bagues, celle de fiançailles d’Onyx, celle pour ses fiançailles avec Caïus et la dernière est son alliance lors de son mariage avec Ruben. Des souvenirs qu’elle chérit autant que sa famille… Mais depuis juillet 2018, elle porte également une alliance discrète à son annulaire gauche, symbole de son mariage récent.

MÉTIER + (Grande Sorcière de Rome) Place Ultime dans la ville de Rome. Ainsi quand le Grand Sorcier en place disparu à cause de la Seconde Guerre Mondiale, le vote plaça la jeune sorcière au sommet afin de protéger la population des Sorciers. Elle s'acquitte fièrement de cette tâche, car chaque énergie magique qu'elle sent s'éteindre est pour la demoiselle une terrible source de mélancolie et d'échec. Elle refuse la mort, elle l'a toujours refusé et ferait passer le besoin des siens avant ses propres besoins. Elle a été la régente du Coven de New York durant quatre moi durant la guerre. Après la bataille d’Alicante, Olympe a été réélue à l’unanimité des voix au sein du Coven de Rome. La sorcière, bien qu’accablée par ses propres maux, a été capable de tenir sa promesse et de retrouver les sorciers disparus de la capitale italienne. Si désormais, elle n’est pas pleinement revenue en ville, le Coven le comprend parfaitement, mais elle passe des journées entières de la Ville éternelle pour remplir son rôle.

ORIENTATION SEXUELLE + (Hétérosexuelle) De sa longue vie, la sorcière n'a connu que les étreintes chaleureuses des hommes, ne trouvant pas grand intérêt dans les courbes féminines qu'elle trouve jolies sans plus d'intérêt. Son éducation pratiquée sur la base du mariage d'un homme et d'une femme n'a sans doute pas aidé à son ouverture d'esprit sur sa propre sexualité, car celle des autres l'indiffère royalement.

STATUT AMOUREUX + (Mariée à Charlie de Briant) Elle a connu des périodes de couples, deux périodes de fiançailles ainsi qu’un mariage, mais c’est seule qu’elle vit le plus par du temps. Olympe est une grande romantique, du moins, c’est ce qu’elle cache le plus possible. Elle était amoureuse depuis des années du même homme, mais elle le fuit comme la peste, coupable de ne pas l’avoir sauvé quand il en était encore temps. Alors, elle est tombée dans les bras de cinq hommes tout au long de sa vie, si bien qu’entre 1940 et 2018, elle a été l’amante privilégiée d’Asmodée, le Roi d’Edom. Hélas pour lui, Olympe a pu avouer des sentiments qu’elle laissait mourir en son sein. C’est bien sûr un coup de tête qu’elle a épousé Charlie Ashford à Rome, le 25 juillet 2018. Mais depuis, malgré la guerre, les hauts, les bas et son amnésie, Charlie et Olympe sont toujours ensemble, mais également parents d’une petite fille de sept mois : Charlotte.

AVATAR + Sarah Gadon, par Dezaia
Psychologie du personnage
Douce, Aimante, Loyale, Altruiste, Combative, Fraternelle, Organisée, Sensible, Raffinée, Taquine, Juste, Persévérante, Modeste, Perfectionniste, Gentille, Réservée, Pessimiste, Ambitieuse, Méfiante, Matérialiste, Prude, Lunatique, Nerveuse, Nostalgique
Comme les fleurs, Olympe a évolué, trop d’après certains. Mais de la petite fille craintive, muette à l’écoute des doléances et des envies de ses parents terrestres, elle est devenue une sorcière puissante un peu froide au premier abord et très protectrice envers son coven, sa communauté, sa famille. Olympe prend tout à cœur, pour elle, une petite cause n’est pas moins importante que soigner la faim dans le monde ou bien sauver un chat dans un arbre. À l’écoute, c’est une négociatrice, une commerçante aux sens aiguisés qui ne rougit jamais de sa réussite. Si elle en est là aujourd’hui, c’est grâce à sa soif d’apprendre, son envie de se souvenir de tout et de ne jamais tomber dans l’oubli. On parlera dans les livres d’histoire de la personne qu’elle était. Magnanime, peut-être stricte et pince-sans-rire, mais Olympe fait pour le plus grand bien, même si l’échec lui fait retrousser les dents et qu’elle le prend toujours personnellement.

Familiale, Oly n’est pas du genre à laisser les gens de côté. Il y a plusieurs communautés sorcières à travers le monde, mais en Italie, celle de Rome est la plus grande et de loin. Elle sait s’organiser, gérer les choses, faire des sacrifices pour les uns et les autres, porter la responsabilité d’un acte qui ne lui incombe pas pour protéger un de ses pairs. Tout à chacun dirait qu’à Rome, elle est la Grande Sorcière parfaite et à l’écoute, bien qu’il ne faille pas la faire sortir de ses gonds au point qu’elle dévoile ses marques.

Cette attitude protectrice cache un petit chaton blessé qui n’a jamais réussi à se reconstruire. Rejetée par sa mère, sa génitrice humaine, elle n’a jamais bénéficié de l’amour de cette dernière. Son père était toujours trop occupé pour lui porter attention quand elle se faisait sévèrement réprimandée. Elle a été une femme libre, trop libre durant des siècles et cela a toujours porté préjudices à ses amis. Notamment à Hadrian qui s’est fait tuer à cause de son avidité et son envie de gloire. Même si le lorrain est en vie sous la forme d’un enfant de la nuit désormais, Olympe est vite poussé à la culpabilité et ne sait pas faire autre chose que le fuir depuis des années. Elle est courageuse, mais peine cependant à affronter les choses qui la mettent à nue, qui la font se rendre faible. Elle a horreur d’être faible et préfère de loin porter le masque de la passivité ou de l’impuissance quand cela là touche trop.

C’est une jeune femme nostalgique, tout lui manque. La France, la Bretagne, Saint-Malo et les fêtes de l’ancien temps. Elle râle souvent en français et râle toujours lorsqu’elle est dérangée lors d’une préparation, mais elle reste une bonne enseignante pour partager un savoir de plus de quatre cents ans. Si elle se souvient de tout, c’est qu’Olympe note tout. Elle note absolument tout, de la recette d’une potion à ce qu’elle a mangé dans la journée. Elle a une pièce, une petite bibliothèque à Rome où est rangé des milliers de petits carnets en cuir et à New York, elle prend toujours une heure pour noter tout ce qu’elle a fait dans sa journée, tout ce qui lui ai passé par la tête. C’est sans doute le plus grand secret de son savoir.

Femme de goût, elle aime la mode, les belles choses et ne se prive pas d’acheter à outrance tant que cela peut lui faire plaisir à elle. Mais elle n’hésite pas à dépenser sans compter pour ses proches et ceux qu’elle aime. Pour Oly, il vaut mieux se faire respecter que se faire aimer et c’est son leitmotiv depuis qu’elle a quitté Hadrian, Onyx et Elena en 1541. Alors oui, de la petite fille fleur bleue qu’elle montrait à l’époque, elle ne semble plus être grand-chose. Mais elle le semble juste, cette petite gamine est quand même là, sous sa peau à attendre de ressortir au bon moment.

Arbre Généalogique de la famille De Briant-Ashford

(Mariage) (Couple non marié) (Fiançailles) (Divorce)


❥ Charles de Briant (Vampire - 523 ans)
1 Henriette de Briant, née Sartes (Humaine - Décédée en 1527)
2 Hortense de Briant, née de Chambes (Humaine - Décédée en 1539)
3 Marie Dubois (Humaine - Décédée en 1568)
1 Olympe de Briant (Sorcière - 505 ans - Fille de Lucifer)
2 Elouan de Briant (Humain - Décédé 1530)
2 Argan de Briant (Humain - Décédé 1539)
3 Loïc Dubois "de Briant" (Humain - Bâtard Inconnu)

❥ Lucifer (Démon - Inconnu)
1 Henriette Sartes (Humaine - Décédée en 1527)
2 Mère Inconnue (Humaine - Décédée)
1 Olympe de Briant (Sorcière - 505 ans)
2 Hana "Davina" Hwang (Sorcière - 120 ans)


❥ Olympe de Briant (Sorcière - 505 ans)
○ Onyx de Malherbe (Sorcier - 511 ans)
⚮ Ruben Diaz (Sorcier - 1220 ans)
○ Caïus Rivoli  (Sorcier - Décédé en 1939 à 833 ans)
1 Asmodée (Démon - Inconnu)
2 Charlie de Briant, né Ashford (Sorcier - 338 ans)
1  Magnus Bane (Sorcier - 412 ans - Adopté par Olympe)
2 Eliott de Briant (Sorcier - 26 ans - Adopté par Olympe et Charlie)
2 Ariel Honeybeam-de Briant (Fée - Décédé en 2019 à 21 ans - Adopté par Olympe et Charlie)
1 Charlotte de Briant (Sorcière - 7 mois - Fille d'Asmodée et Olympe, reconnue par Charlie)
Histoire du personnage

Olympe - Onyx - Hadrian - Nocturne - Elena - Ruben - Caïus - Asmodée - PNJ

(SAINT MALO ☾ 1522)

Les draperies pendent tout du long de sa longue robe de taffetas bleu, les yeux dans le vague, Olympe observe son reflet sous l’œil sévère de sa mère, les bras croisés sous sa poitrine alors qu’elle fait tout son possible afin de rester droite malgré les assauts et les sollicitations, contente du tailleur venu lui concevoir une nouvelle robe. « Serrez donc plus à la taille jeune homme. » Dit-elle finalement à l’apprentie du tailleur, le regard ne quittant pas les mains gantées de sa fille. La petite blondinette de huit ans à bien du mal à rester sur place, ne rien faire alors qu’elle pourrait courir les fortifications ou bien jouer avec son cerceau c’était l’enfer. Du moins, c’est ce qu’elle voulait croire. Dans le fond, l’enfer n’était que Madame De Briant. Brune au regard sévère et aux lèvres pincées qui ne s’est jamais remise de sa grossesse et qui n’a jamais pu donner d’héritier à son mari. Et Olympe se retrouvait entre tous cela avec un petit éclat en plus dans les yeux. Cette magie qu’elle possédait, elle s’en était rendu compte tardivement. L’événement lors de la fête d’anniversaire de sa cousine Marie-Thérèse avait convaincu sa mère qu’il fallait entraver la petite blonde dans ses actes, tout en cherchant de l’aide aux alentours. Aide qu’elle avait trouvée il y a quelques semaines de cela. Une femme avec qui elle entretenait une correspondance lui racontait les déboires de son fils causé par une marque qu’il a depuis sa naissance, une marque posée là par le Malin. Le jeune tailleur finit son œuvre sous les commentaires de la mère, face à l’enfant silencieuse et la gouvernante alerte du moindre fait et geste de la petite. Les mains croisées devant elle, Olympe se tenait en retrait face à sa mère quand elle arrivât cette femme et un jeune garçon brun entré dans l’adolescence depuis bien longtemps. « Olympe, salue donc Onyx. » Conclut sa mère alors que les présentations s’achevaient. La blonde eut un faible mouvement de tête. Elle croyait là qu’on lui présentait un futur époux. « Je suis ravie de faire votre connaissance, Monsieur. » Et l’après-midi passa, les pouvoirs de l’un et de l’autre se mélangeant au grand damne des deux mères et à la grande joie des enfants qui étaient semblables en tout point. Tous les deux marqués par le Diable, ils se sont toujours entendus. Cette après-midi n’était que le début d’une amitié qui durait encore

(SAINT MALO ☾ 1527)

De noir vêtu, Olympe se tient droite face à la mer sur les remparts que les vagues n’ont de cesse d’user. Petit à petit, les mains sur son ventre, elle se courbe, la tristesse lisible sur ses traits fins et ses cheveux blonds remontés en un chignon sophistiqué. Le voile de tulle noir barrant sa vision alors que ses yeux vairons se font présents, un regard diabolique, c’est ce que sa mère savait dire. Elle sursaute quand une fenêtre dans son dos explose. La colère et la rage rendaient son pouvoir incontrôlable. À ce moment, elle regarde Onyx assis sur la muraille, quelque pas en arrière, en retrait comme il l’était depuis plusieurs jours suite au décès tragique de Madame De Briant. La cause ? Une fièvre foudroyante. À treize ans, Olympe venait de perdre sa mère et elle avait fui la réception organisée suite à la mise en bière. « Vous êtes triste, véritablement ? dit-il sarcastique, cette femme vous détestait Olympe, soyez réaliste, vous en êtes libérée maintenant. » Il n’est pas tendre, mais Onyx ne l’avait jamais été dans le fond, pas avec elle, il avait cette franchise et cette assurance naturelle, acquise et acceptée par les années d’amitié qui les liaient. Elle tire sur sa robe noire aux motifs brodés du même fils qui rendait la robe bien plus sobre qu’à l’accoutumée. « Il s’agit de ma mère, pas d’une dame ou d’un servant. Aussi amère fût-elle, elle m’a mise au monde, c’est le moindre des respects que de la pleurer. » Avait-elle rétorqué en le regardant fixement dans les yeux. Et Onyx s’était levé pour s’approcher d’elle, bien plus que les convenances ne le voulaient. « Les personnes faibles n’ont pas de place dans le monde, et nous sommes condamnés à leur survivre. » Olympe haussa un sourcil. Condamné à survivre. « D’où tenez des informations si exactes, survivre à nos proches, c’est là le destin des démons ? » « Celui des sorciers. » « Est-ce que nous sommes Onyx ? Des sorciers condamnés à finir sur un bûcher si l’on nous découvre ? » Il sourit en coin. « Pas si nous savons où est notre place et quel est notre véritable monde Olympe. » Elle défroisse quelques pans de sa robe en l’observant longuement par la suite. « Et si vous l’ignoriez, qui serait à même de nous apprendre la totalité des choses à savoir ? Il y a d’autres personnes comme nous ? » Curieuse, mais pas folle, elle savait qu’il y avait un maître pour qu’Onyx soit si certain de ses paroles. « Il nous faudra entrer à la Cour de France, avec nos noms rien ne semblerait impossible, et là-bas, nous pourrons avoir une sorte de… percepteur. » Elle sourit en tendant la main pour qu’il la prenne, commençant une marche lente afin de retourner à la propriété des De Briant, discutant longuement du Grand Sorcier de Saint-Denis et de l’enseignement qu’ils en tireraient.


(SAINT-GERMAIN-EN-LAYE ☾ 1533)

Blanche comme la mort, Olympe tient la main d’Onyx alors qu’ils circulent dans les couloirs du palais royal où la Cour semble se réjouir des fêtes d’été et des victoires face aux Espagnols et contre les Anglais. Elle soupire tenant les pans de sa robe noire et broderies d’un vert émeraude montrant l’appartenance de la demoiselle au duché de Bretagne par ses motifs. Elle est à la fois fière et terrorisée pour sa présentation officielle, peu de De Briant s’étaient mêlé à la Cour ces dernières années, la famille s’étant retirée à Saint-Malo sur ordre d’Anne de Bretagne afin de faire l’intendance de la ville. Cependant, la mèche qui rebondissait dans son cou la gênait et la chaleur se faisait étouffante en cette journée d’août. « Tout ce passe bien n’est-ce pas ? » Dit-elle au creux de l’oreille de son compagnon d’aventure. Onyx se tient fier et droit dans un costume chatoyant, contrairement aux mœurs de l’époque, mais il aimait les belles étoffes. « Tout s’est merveilleusement bien passé, qui pourrait vous haïr avec une telle beauté ? » À dix-neuf ans, Olympe venait sans aucun doute d’attirer bon nombre de regards sur sa personne en se présentant comme une jeune femme vierge à la recherche d’un époux dans une cour où les nobles étaient toujours en recherche continuelle d’une femme merveilleuse pour porter leurs héritiers. Mais le Grand Sorcier de Saint-Denis avait été formel, elle ne pourrait jamais enfanter, c’était ça en plus de cette immortalité qui lui faisait peur. Elle tremble alors qu’ils arrivent dans les jardins, l’air frais fait rougir ses joues à la place de la chaleur.

☾ ☾ ☾

« Voici donc votre si chère amie Onyx ? Ma dame, je suis ravi de faire votre connaissance, notre ami Onyx fait tant d’éloges de vous depuis six mois qu’il nous tardait de faire votre rencontre. » Coupe de main dans une main, Olympe tend l’autre et penche la tête en avant pour répondre à l’homme qui vient de la saluer sans le détailler. « Hadrian mon ami, vous êtes d’un familier ! Olympe, Hadrian, un noble venant du duché de Lorraine. » « Je suis ravie de vous connaître Monseigneur. » Il rit un peu continuant sa conversation avec Onyx. Olympe n’en perçoit que des brides, alors qu’elle le détaille. Sa taille fine, son regard clair et ses cheveux blonds lui donnent une prestance sans nom. Sans aucun doute, Hadrian était noble et il le portait dans son physique, comme Onyx. Elle ne se pensait pas si noble d’apparence, cependant, elle prend une gorgée lorsqu’elle voit cette femme aux beaux cheveux bruns enrouler son bras autour de celui du Lorrain. Il sourit en prenant sa main dans la sienne revenant sur la De Briant, alors qu’Onyx lui tend le bras qu’elle prend. « Ma Dame, voici Olympe De Briant, la tendre amie d’Onyx. » Olympe incline doucement la tête alors que la jeune femme répond au nom d’Elena, elle n’est autre que la femme d’Hadrian et Olympe cache sa grimace dans son verre de vin, prétextant une absence pour se réfugier près d’une fenêtre afin de maudire les hommes, l’immortalité et la magie en paix avant d’être rejoint par Elena, un petit sourire aux lèvres. Parlant de la Cour, des habitudes de l’une et de l’autre. Le courant passait si bien que la blonde en oubliât ses malheurs un instant, se prêtant aux jeux de la conversation, rejointe plus tard par les hommes afin de marcher dans les jardins à la lueur des candélabres érigés dans le parc de Saint-Germain.

☾ ☾ ☾

Assise dans une alcôve de bon matin, Olympe profitait d’une tisane disposée dans une table sur la galerie. Aimable avec quelques servantes, elle observe le matin se lever doucement. Onyx était parti à la chasse avec d’autres gentilshommes. Et elle restait là, Elena devait lui tenir compagnie pour la lecture cette après-midi. Au bonheur de la blonde, elle pourrait répondre à sa correspondance en fin de matinée. Cela faisait déjà quatre mois qu’elle se tenait à la Cour, suivant les allées et venu du Roi avec ses camarades et novembre était bien avancé et chassé le cerf était une chose d’hommes. « Puis-je ? » La voix familière la fait se retourner sur l’objet de convoitises secrètes. Hadrian se tient devant-elle, une main sur les boiseries de la chaise, une sourit l’incite à s’asseoir et fait mander une autre. « On raconte que votre compatriote Malouin, Cartier a bientôt fini les préparatifs de son expédition vers le nouveau continent. » Olympe soupire lasse. « Si vous saviez le nombre de ces gens qui me parlent de Monseigneur Cartier, cela en devient lassant, il n’y a rien d’extraordinaire à naître à Saint-Malo ou bien à servir fièrement Sa Majesté. » La main soutient sa joue, faisant fi des convenances un instant avant de se redresser. Et de passer une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille malgré le filet de perles qui les retenaient en arrière, certaines boucles de ses cheveux étaient indisciplinées. Hadrian sourit finalement en saisissant la tasse qui se tient devant lui.  « Si, cela donne naissance à des gens fort intéressants et aux capacités fort peu communes. » La blonde pense intérieurement que les capacités peu communes de Cartier n’égaleront jamais les siennes. « Puis-je vous entretenir de quelque chose Olympe ? » « N’est-ce pas la raison de votre visite matinale ? Vous qui dormez si longtemps habituellement. Avez-vous simplement dormi pour pouvoir vous entretenir avec moi ? Cela concerne-t-il Elena ? » « Vous êtes bien trop perspicace, mais cela ne concerne pas Elena ou indirectement. » Intriguée, la demoiselle s’installe plus fermement dans son siège. Au fil des mois l’admiration qu’elle avait eue pour son homologue noble n’avait cessé de grandir et l’attachement avait fait place à l’affection, peut-être à l’amour de son côté, mais elle n’imaginait pas sa vie sans pouvoir revoir le clair de ses yeux ou bien son sourire tendre quand il parla de sentiments et de littérature. « Hier soir, j’ai eu la chance de penser à vous Olympe et votre image est si clairement apparue que cela m’a révélé une chose. » La voix du jeune homme est faible et les joues d’Olympe passent du blanc au rouge cramoisi. Elle refusait de croire les signes qu’il émettait depuis quelques mois. Mais cela était donc vrai réciproque. « Je n’aurais mettre des mots sur mes pensées, mais cela semble si déplacée de vous entretenir de telles choses, veuillez m’en excuser. » Il se leva, et elle fit de même. « Vous excusez-vous de votre hasardeuse révélation ou bien de la honte que vous pouvez faire courir sur la réputation de votre épouse. » « Ô ma dame, mon épouse est déjà bien au courant. » Elle a un mouvement de recul et se tient à la table pour ne pas toucher le sol. « Vous plaisantez Hadrian, une chose pareille ne serait acceptée par aucune épouse. » Il a un regard empli de tristesse et elle, c’est la gêne qui envahit ses veines d’un sang glacé. « Croyez-le ou non Olympe, mais mon cœur est au repos lorsqu’il est près du votre, c’est le seul état qui lui plait et le seul qu’il aurait voulu connaître. » Elle baisse les yeux sur ses mains avant de les relevés sur le blond déjà plus loin dans le couloir. Le rattrapant avec quelques enjambés rapide. « Hadrian ! Hadrian, attendez ! » Les mots raisonnent contre les murs et les couloirs vides et il mit un temps plus long que l’éternité à se retourner vers elle. « Si votre attention est de vous moquez de mes mots, cela est inutile d’en parler maintenant. » « Cela n’est pas le cas. Mais, je ne saurais être apprivoisée, je ne saurais ternir la réputation d’une femme que je respecte. Cependant, si vous réussissez à apprivoiser mon cœur, il sera vôtre et vous seriez pour moi unique au monde, comme je suis pour vous l’unique au monde. » Les mots étaient dits de plus en plus bas, alors que leurs mains se cherchaient pour se lier en cette matinée d’automne pour qu’enfin leurs lèvres se lient d’un baiser passionné dans un couloir désert.

(FONTAINEBLEAU ☾ 1536)

Dans le jardin de l’orangerie, on se presse pour croiser le nouveau couple si attendu par plusieurs nobles à la Cour de France. Après l’accord du Roi, et suite à de nombreuses rumeurs infondées, on raconte que Ma Dame De Briant a enfin accepté la demande en mariage de son ami d’enfance. Souriante au bras de son fiancé, elle reçoit de nombreuses paroles, des vœux de bonheur pour la grande partie, et d’autres prétextant qu’ils étaient certains de l’issu de cette amitié. La raison est bien plus sombre puisque les sentiments d’Hadrian étaient on ne peut plus limpides. Rumeur remontée jusqu’à Saint-Malo, où Monsieur De Briant refusait de voir sa fille unique être la maîtresse d’un noble lorrain et se déshonorer pour rien. Une erreur de jeunesse qui avait pour résultat qu’elle devait rentrer à Saint Malo et contracter un mariage avec le fils d’un ami de Monsieur son père. Olympe ne savait pas par quelle magie, Onyx avait eu vent de cette rumeur, mais il avait tout fait dans les temps avant que ses valises ne soient envoyées dans la demeure familiale. Elle paradait fièrement la bague au doigt, même si tout était joué. Aucun d’entre eux ne souhaitait ce mariage. L’une à cause de sentiments, l’autre à cause du respect desdits sentiments. Elle sourit finalement à une énième parole, prétextant se sentir mal pour regagner ses appartements en compagnie d’Onyx qui tient fermement sa main. Quand ils passent la porte, elle se défait de quelques bijoux qu’elle dépose dans un écrin de soie rouge. « Comment l’as-tu su Onyx ? Aurais-tu le pouvoir de lire dans les pensées ? » Il sourit s’approchant d’elle pour la défaire d’un collier de perles. Depuis leurs entrées à la Cour, du moins quelques semaines après, ils avaient conjointement décidé d’arrêter de se vouvoyer. « N’as-tu pas qu’une petite idée Olympe ? » « Je me refuse à croire que cette idée puisse être vraie. » « Quelle est-elle ? » « On t’aurait forcé de la faire, simplement. » Il sourit, elle le voit bien dans le miroir qui les reflète avec plus ou moins de fiabilité. « Est-ce là ce qu’on t’as dit de faire et tu l’as bêtement fait ? » Elle était en colère qu’il sacrifie sa vie pour rendre service, elle aurait parfaitement pu calmer la colère de son père. « Hadrian était dans tous ses états quand il est venu me trouver, prétextant que son cœur ne saurait survivre si tu étais l’épouse d’un autre dans cette vie. Alors à choisir, il préférait que je sois l’époux plutôt qu’un étranger. » Olympe sent sa gorge la serrer et les larmes perlées au coin de ses yeux. Elle enfouit son visage dans ses mains, sanglotant. Qu’il était stupide, Hadrian, de l’aimer comme ça et qu’elle était bête de s’être éprise de lui depuis des années déjà.

suite dans le second post

En parallèle
PSEUDO / PRÉNOM + Dezaia aka. Cloée
ÂGE + 27 ans.
DÉCOUVERTE DU FORUM + Je suis admin sur le forum, depuis le projet, je regardais de loin Clary faire ses trucs ! Une chose en entrainant une autre, presque deux ans après, je suis encore là Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) 540446837
UN PETIT MOT ? + J'ai si hâte de jouer dans ce nouveau contexte Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) 1709419976
TYPE DE PERSONNAGE + Personnage inventé !
Revenir en haut Aller en bas
Olympe de Briant

Olympe de Briant

‒ ADMINISTRATRICE ‒

ENFANTS DE LILITH
❉ Sorcière ❉
______________


A New-York depuis : 02/05/2020
Messages : 1488
Couleur de RP : #996666 ou <oly>
Avatar : Sarah Gadon
Autres DC : Elena, Enrique, Isabelle & Carnil
Crédits : SAMURAI. (avatar) dezaia (moodboard + crackships + signature)
Groupe : Gladius Gloriae ⛧ Elle n’a pas une confiance aveugle en l’Enclave, mais Olympe sait au combien le Cercle est dangereux, et pour protéger ceux qu’elle aime, Olympe ferait n’importe quoi, même collaborer étroitement avec les Nephilims.
Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) IV5ISli

Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Empty
Message(#) Sujet: Re: Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) EmptyVen 7 Jan - 11:16

Histoire et déboires
(BLOIS ☾ 1541)

La nuit se fait dense, l’arrivée de la Cour à Blois datait d’une semaine et Olympe se promenait le plus naturellement dans monde dans l’escalier renaissance commandé par le Roi. Depuis son entrée à la Cour, elle avait vendu plus de sorts et de potions qu’elle n’aurait pu l’imaginer et l’argent engrangé était encore à sa disposition puis qu’elle n’était pas mariée. Quand bien même Onyx lui aurait laissé la liberté de disposer de ses biens. « Ma Dame De Briant, votre beauté n’a d’égal que votre esprit. Puis faire ces quelques pas en votre compagnie. » La blonde se retourne faisant bouger les perles dans ses cheveux, un mince sourire quand elle aperçoit la silhouette musclée, bien que diffame de Balthazar de Rougé, un compatriote Breton. « Votre présence me rassure en cette nuit, Monseigneur, je vous en prie. » Conclut-elle d’un signe de la tête continuant la descente des marches. La conversation se fait légère la pluie, le beau temps, jusqu’à ce que finalement dans la cour d’armes, il lance. « Vos talents semblent vous précéder Ma Dame, est-il étonnant que les Terrestres Lorrains ne sachent rien de vos secrets. » Fronçant les sourcils, ses iris prennent leurs couleurs vairons alors qu’il montre ses crocs devant elle. Ainsi, ils étaient du même monde, mais lui bien plus de la nuit qu’elle. « Un enfant de la nuit devrait se faire plus discret, Monseigneur » « Et une enfant de Lilith devrait garder pour elle ses talents en cette période trouble. » Il parlait bien évidemment de l’inquisition en Espagne qui commençait à gagner doucement la France. Elle serre les mains sur son ventre afin de les garder sous contrôle et de ne pas lui asséner ne serait-ce qu’un sort parti sous le coup de l’impulsion. « Les braves gens de mon clan ont souffert des protections que vous offrez en échange de pierres et d’argent. » « Vous m’en voyez désolée. » « Pas plus que je ne le suis Ma Dame. » Le rictus montant sur ses lèvres étant bien plus grandes, bien plus menaçant qu’elle ne l’aurait voulu. Quelque chose semblait être arrivé. Mais quoi, elle l’ignorait. « Permettez que je vous fasse moi-même don d’un présent. » « Est-ce dans mes options de le refuser ? » « Je crains que non. » « Alors soit. » De grands pas les mènent dans une dépendance servant avant tout aux jardiniers du domaine. Elle n’avait pas le souffle coupé, mais l’endroit sentait le fer. C’était comme s’il sentait la mort. Elle frisonne Olympe en le suivant alors qu’il ouvre la porte. Son sang se glaçant quand elle voit celui allongé au sol, alors qu’Onyx est lui retenu par trois vampires du clan de Balthazar, les mains entravées, ne pouvant jeter aucun sort. Elle se mord la lèvre au sang, les écailles s’affichant sur sa peau d’ivoire au niveau de ses mains et ses yeux gardant leurs particularités. « Voyez Ma Dame, ce qu’il en coûte de nous défier sur notre terrain de chasse. » La Chasse, elle rit jaune amèrement, faisant son possible pour tenir ses larmes. « Au vu du nombre de gueux, vous n’aviez que faire de le choisir au hasard Monsieur. » Insultante face au rang. Elle claque des doigts, les éclairs émeraude volant dans la pièce alors qu’elle se retourne sur Rougé. L’attaque dure plusieurs minutes, le Clan se retrouvant submergé quand elle arrive à faire tomber en cendre les vampires retenant son fiancé. Et qu’Onyx se mêle à l’action. Les pans de sa robe se déchirent, les mains se tâchent de sang et la magie se fait rare, elle s’échappe. Olympe bouscule donc et tombe inconsciente sur le sol. Quand elle se réveille, le corps d’Hadrian est là devant elle, alors qu’Onyx fait cracher aux derniers vampires les choix qu’ils ont. De Rougé est soit mort, soit parti, elle n’en sait rien. Difficilement elle s’assoit et saisit le visage du lorrain dans ses mains s’autorisant à pleurer cette fois. « Hadrian, réveille-toi. » Dit-elle en secouant le corps rigide. « Hadrian dit quelque chose. Hadrian répond moi ! » Elle est totalement désemparée au fil des mots et du manque de réaction de son amant. « Mon amour réponds-moi. » Insistante, le corps ressemblant à s’y méprendre à une poupée de chiffon. « Réponds… Réponds ! RÉPONDS ! » Le cri perce la nuit, alors que des oiseaux endormis s’envole, alors qu’elle perte patience, alors qu’elle comprend qu’il est sans doute déjà parti.

☾ ☾ ☾

La main couvre sa bouche déjà bien ouverte par les mots dits précédemment. Elena est totalement bouleversée, alors que son fils de sept ans dort dans la chambre voisine sans aucun doute. « Des sorciers. » Répète-t-elle à voix basse comme si cela était péché alors qu’elle regarde tour à tour Olympe et Onyx. Avant d’attraper le coupe-papier et de le pointer vers eux comme pour se protéger de ceux qui étaient avant tout, ses amis les plus chers. « C’est insensé ! Vous mentez. » Ce à quoi Onyx répond avec force en claquant des doigts, faisant de l’objet un tas de poussières qui retombe sur le sol alors que la fumée orangé habite encore ses mains. C’était trop pour Elena d’apprendre que son mari était mort et qu’elle avait eu comme amis deux sorciers. Elle tombe sur le sol alors qu’Olympe veut l’aider, elle l’en empêche froidement, laissant la De Briant plus meurtrie que jamais. Les solutions sont maigres. Il y’ en a deux, tuer Hadrian d’un pieu dans le cœur ou l’enterrer dans l’espoir qu’il renaisse en vampire. Olympe ne pouvait effectuer la première et la seconde était horrible pour le fervent croyant qu’était le Lorrain. « Elena, fit elle, le temps nous manque, il faut choisir, il faut décider de quoi faire. » Alors que les larmes roulaient sur les joues de la blonde et que la brune se fît dure et lourde de sens. « Sans une idylle insensée, il ne serait pas froid comme la mort dans notre lit, Olympe. » Tout était sa faute, Olympe l’avait déjà sentie quand elle s’était réveillée près du corps sans vie d’Hadrian alors qu’Onyx battait les derniers vampires. Mais c’était trop tard désormais. Et le choix devait être fait. « Mes Dames, vos querelles ne m’intéressent pas, et la vie de notre ami à tous est en péril. En tant qu’épouse, le choix vous reviens Elena et nous serrons vos obligés quelques soit la solution que vous choisirez. » Olympe lance à son ami et fiancé un regard désespéré. Il ne pouvait pas être d’accord avec la première solution pas lui. Il ne pouvait pas simplement tuer Hadrian alors qu’il était novice et qu’il pouvait avoir une chance de leur revenir. De lui revenir. Elena met un temps fou à se décider, selon l’échelle d’Olympe et de sa patience à ce moment précis. Pourtant, elle lâche un « Sauvez le. » Qui claque dans l’air, alors qu’Onyx fait déjà les premiers pas afin de récupérer le corps et d’ouvrir un portail les menant dans une forêt proche.

☾ ☾ ☾

La cape sur les épaules, elle n’a qu’un sac simple avec quelques affaires. Onyx est près d’elle et la terre est encore sur ses mains comme sur celle de la blonde don la robe est aussi tachée de sang. Elle pleure encore la mort de son ami, de son aimé. Elle a tant de peine pour cela, si elle avait été plus forte, cela ne serait jamais arrivé. Onyx la prend par les épaules. « Je ne lis toujours pas dans les esprits, mais cela n’est en rien ta faute. » Elle renifle la blonde. « Si je n’avais pas vendu de potions ou de sortilèges, les vampires ne nous aurez jamais trouvé Onyx, c’est ma faute. » Elle n’a aucun filtre alors que les larmes coulent sur ses joues. Novice, Hadrian était six pieds sous terre alors qu’Elena cherchait des soulards ou des pauvres gens qui serviraient de repas à son époux comme l’avait spécifié Onyx. « Tu prendras soin de lui s’il revient ? » « Évidemment, je t’en fais la promesse. » Elle sourit maigrement, faisant claquer des doigts, l’étincelle verte dans ses mains devenant une fumée, elle agite ses bras dans le vent faisant apparaître le portail qui la mènerait auprès du Grand Sorcier de Madrid, comme l’avait informé le Grand Sorcier de Saint-Denis. Elle promit à son ami de lui écrire des messages de feu, puis disparus dans la nuit sans un mot de plus, sans une étreinte de trop. Le cœur en miette, récupérer par un homme qui n’avait aucune idée de ce qu’elle traversait, qui pourrait comprendre sa culpabilité un jour ?

(MADRID ☾ 1575)

La chaleur est écrasante en cette fin de journée, une autre à Madrid. Depuis des années, Olympe ne mettait les pieds en France qu’une fois par an afin de se rendre sur la sépulture de son père. Le pauvre bougre était décédé de chagrin à ce que disaient les rumeurs. Perdre son épouse d’une fièvre et sa fille suite à un risque qui aurait mal tourné. L’homme avait bien tenté de refaire sa vie et avait pris part à la vie de la Cour pour venger son enfant disparue, mais il avait rendu son âme à dieu six ans plus tard. Ce même laps de temps qu’Olympe avait passé avec le Grand Sorcier de Madrid afin de contrôler ses pouvoirs et les émotions qui s’entremêlaient au point de devenir incontrôlables. La faisant passer pour sa nièce, elle avait une position confortable à la Cour d’Espagne malgré la politique inquisitrice qui régnait. Elle soupire accoudée à une fenêtre, le jour même, elle avait reçu un message de feu de la part d’Onyx. Elena était morte il y a un peu moins d’une semaine et l’inhumation aurait lieu dans les jours qui suivaient. Évidemment, le sorcier lui demandait de faire le déplacement afin de consoler Hadrian qui était inconsolable par la perte de son épouse. Seule femme qui l’a aimée et qui était restée en vie soixante-sept ans. Désormais, il ne lui restait que son fils qui devait avoir dans la quarantaine et qu’il regardait grandir dès lors que le jour mourrait. « Mon amie, vous semblez si lasse, qu’est-ce qui vous tourmente ? » Les cheveux volontairement grisonnants et le manteau brodé d’or, Ruben était un sorcier si bienveillant dans ses conseils. Il lui avait l’apprit l’art de disparaître afin de revenir avec une autre identité, celui de se maîtriser et de soigner les gens. « La mort, simplement » « Cette dernière ne doit pas vous atteindre, pas physiquement du moins, qui avez-vous perdu ? » Elle laisse son regard vagabonder sur la soie de sa robe et sur les broderies d’argent de ses manches. « Une très chère et très vieille amie. » C’était suffisant pour elle. Elena était ce qui s’était rapproché le plus d’une sœur durant toutes ses années en France. Longtemps, elle avait continué à lui écrire, sans que jamais Olympe ne réponde.

(SAINT MALO ☾ 1591)

Onyx,
Mon tendre ami,

Je t’écris cette lettre afin de te préciser plusieurs choses. J’ai quitté Madrid et ce soleil cuisant pour retourner vivre à Saint-Malo. Les portes ont tellement changé, les remparts également, je ne saurais reconnaître la ville où j’ai grandi il n’y a pas si longtemps que cela. Qu’est-ce que cinquante ans quand on a l’éternité pour vivre.

Cependant, la ville étant indépendante du Royaume de France désormais, je te demanderais de me laisser à ma retraite, j’ai besoin de calme et de recueillement. Ce dont j’ai cruellement manqué depuis l’an mille cinq cent quarante et un. J’accuse encore difficilement la mort d’Elena et le décès tragique de son enfant lors de la guerre de succession portugaise. Toutes ces pertes me causent bien trop de peine pour imaginer quoi que ce soit au sujet d’Hadrian et de lui révéler la vérité à mon sujet.

Je te le redis, cela est totalement inconcevable.
Au reste, je vais me cultiver l’esprit dans les livres et la musique qui me manquait à Madrid, tout comme la gastronomie.

Que Dieu et les anges te protègent.

Olympe

(LONDRES ☾ 1601)

Elle faisait les cent pas dans le petit salon où elle était arrivée quelques heures plutôt. À vrai dire Olympe ne s’était pas doutée un instant qu’en mettant un pied en Angleterre, elle se lierait d’amitié avec une famille de mortels, au point d’être amie avec le père et le fils, bientôt de rencontrer le petit fils de Lord Lancaster. Camille Lancaster était un bel homme, qui avait épousé une tout aussi belle jeune femme et qui aujourd’hui attendait un enfant avec cette dernière. Évidemment, Olympe tournait dans sa robe, alors que le futur père avait les mains croisées en attendant. Il n’aimait certes pas son épouse, mais le respect voulait qu’il s’inquiète un peu pour la vie de la mère et de l’enfant. La fille de Lucifer trépignait. Elle… Elle ne serait jamais mère, mais elle pouvait se réjouir de la vie à venir. C’était comme ça et ça serait toujours comme ça.

« Vous allez vous mettre mal Milady à marcher encore et toujours. » Voilà ce que lui dit le vieux Lord Lancaster alors qu’il sait parfaitement que la jeune femme n’est pas normale, lui au moins a compris et voilà pourquoi elle est accompagnée et protégée par cette famille. La sorcière était certes estimée, mais elle devait agir naturellement, d’un bref geste dramatique, elle porte une de ses mains gantées à ses tempes. « Me voilà bien inquiète, mais Camille l’est également. Il est juste accablé dans le silence. Nous faisons assurément la paire. » Un rire s’échange entre les gémissements et cris de la future mère. Le père ne devrait-il pas être à ses côtés ? Elle s’interroge un moment, jusqu’à aller poser une main sur son épaule, le secouant un peu. « Camille, allez donc soutenir votre épouse, par tous les Dieux du ciel, votre manque de réaction me consterne. Allez-y ou je prendrais votre place. » Et il ne faut qu’une poignée de minutes pour que le jeune futur père se lève afin de rejoindre son épouse afin de la soutenir.

Olympe prit juste place à côté de vieux Lord Lancaster en soupirant. Henri était un bon ami, puisqu’il avait été l’un des rares nobles à accepter qu’une Française — pays ennemi depuis des lustres — s’approche de sa famille. « Vous devriez être capable de veiller sur cette famille. » Elle se détend. « Je ne resterais pas éternellement à Londres. » Avoue-t-elle. Elle était libre comme l’air et pouvait voyager de ville en ville. « Camille était désolé quant à l’époque, je lui ai refusé de demander votre main. » « Vous avez eu vent de mes problèmes Henri, votre famille serait morte dans l’œuf. » « C’est pour cela qu’il va vous demander d’être la marraine de son enfant. » Elle se tourne vers le vieil homme, les yeux ronds, ne cachant pas sa surprise ni sa marque démoniaque apparue rapidement. « Est-ce une plaisanterie ? » Il secoue négativement la tête. « Votre regard est toujours aussi hypnotisant que lors de notre première rencontre. Mais Olympe, vous serez capable de faire le bien pour cet enfant. » Elle retourne la tête vers la porte close. « J’en doute. » Elle n’avait pas eu de modèle dans sa vie pour savoir comment être une mère ou une bonne protectrice, juste des rêves plein la tête.

Les applaudissements et les cris de joie résonnent dans les couloirs et les autres pièces, alors qu’Olympe et Henri se relèvent à la hâte. Camille, un lange remuant dans les mains. Alors qu’il s’égosille. « C’est un fils ! » Elle serre la main d’Henri qui lui avait tendu le bras pour l’accompagner. Et Camille qui ne cessait de dire que c’était un garçon, un sublime garçon. Jusqu’à ce qu’Olympe soit contrainte de s’asseoir avec le nourrisson dans les bras, son père et son grand-père parti féliciter la jeune mère — sans penser à prendre l’enfant avec eux. Le prénommé Nathanaël Camille Lancaster aurait un bel avenir, aussi beau que ses yeux bleus à n’en point douter.

(LONDRES ☾ 1617)

La course contre le Roi était intense. Le décès d’Henri Lancaster n’avait pas placé Olympe dans une mauvaise posture, mais son amie vampire, Nocturne, elle l’était. C’était quelque chose que de rencontrer une demoiselle de cette trempe, une intrigante et se lier d’amitié avec elle. Nathanaël avait juste seize ans depuis le mois de juillet, et le pluvieux mois d’octobre venait d’amener la morosité et la grisaille. Dans sa maison de ville, Olympe avait attendu que le jour pointe le bout de son nez et que Nocturne dorme à l’étage avant de faire ce à quoi, elle avait pensé. Certes, elle n’était pas démonologue. Pas encore tout du moins, mais le Grand Sorcier de Londres avait été assez avisé de lui apprendre quelques cercles d’invocation alors qu’il était aviné et elle en quête d’informations pour savoir comment protéger son amie. Sa première invocation devait se faire en journée, sans quoi elle n’était pas certaine de réussir à chasser les autres démons qui pourraient vouloir sortir du cercle. Elle avait préparé les bougies, le sel et l’encre qu’elle allait utiliser pour invoquer le Prince d’Edom. Certes, Olympe avait déjà eu à faire une fois symbolique au Prince d’Edom. Rien qu’un simple regard, rien de plus.

Ce n’était pas difficile, quelques informations circulaient depuis 1550 sur les démons et leurs marques, de là à ce que les angelots puissent enfermer à Edom tous les démons supérieurs, il y avait un monde, beaucoup se promenaient, libres de leurs mouvements. Asmodée était de ce genre, mais depuis l’année 1589, elle ne l’avait pas revu, une fois dans la foule à Saint Malo, alors qu’elle y coulait une belle retraite. Comme si, on cherchait la fille de quelqu’un. L’enfant du démon le plus puissant. La fille unique de Lucifer à cette époque.

Olympe frotte ses mains, alors qu’elle regarde Frida, sa gouvernante espagnole. « Sors d’ici. Va faire ce que tu as à faire et ne parle pas de ce que tu as vu. » À personne, c’était sous-entendu. Aussi vite que la bonne sort, Olympe lance un sort qui permet d’émétiser la pièce. Rien de ce que se dirait ici, ne sortirait d’ici. Il valait mieux pour la blonde à vrai dire. C’était son avenir qu’elle jouait si on savait qu’elle conspirait avec Asmodée contre les Nephilims afin de sauver son amie vampire. Par Satan, que ne ferait-elle pas pour Nocturne !

Pourtant, une fois qu’elle est seule, elle trace le cercle d’invocation sur le sol avec du sang d’agneau qu’elle avait réussi à obtenir grâce aux amis communs qu’elle avait avec sa meilleure amie. Le pentagramme était simple, il n’y a que quelques endroits qu’elle dut tracer au pinceau, les pans de sa robe relevée à ses chevilles pour ne pas effacer un trait de sang. D’un geste de la main, elle allume les divers encens et prend à deux mains la bougie rouge qu’elle avait eu du mal à trouver. Les couleurs dans les bougies n’étaient pas des plus simples à acquérir dans le monde des humains. Pourtant, elle la tend devant elle, une fois la flamme allumée. « J’invoque la présence d’Asmodée, gardien du Sud et de l’élément du Feu. » Elle n’avait pas peur, mais sa voix tremblait un peu finalement. « Ô puissant Asmodée, daigne apparaître, puisque les Grands maîtres de l’Enfer ne s’y opposent point. » Et elle espérait que personne n’irait se mettre entre son invocation et le Prince d’Edom. « Je veux signer un pacte avec toi afin d’obtenir par ta curiosité universelle et ta connaissance des secrets les plus cachés l’accomplissement de mon vœu particulier. » Celui de sauver Nocturne en apprenant qui la mettait en danger. « Si tu m’accordes ce que je veux, dans quatre cents années révolues, mon âme et mon corps t’appartiendront pour l’éternité. » Et dans le fond, dans quatre cents ans, elle serait peut-être morte, en 2018, elle serait sans doute décédée… Après tout, elle n’avait que cent trois ans, l’avenir dans quatre cents ans ? C’était tout de même quelque chose de compliquer à imaginer.

Elle fait redescendre ses mains tenant sa bougie devant elle alors que les douze autres venaient de s’éteindre dans un coup de vent. Edom n’était jamais trop loin quand on est un sorcier. Mais là… Oui, elle avait peur, et sa belle coiffure avec ses cheveux blonds était défaite, du peu de luminosité qui restait, elle voit que le sang a disparu, remplacé par des cendres, le sel toujours en place. Finalement les autres bougies s’allument à nouveau, alors qu’un homme souffle sur la bougie rouge qu’elle tient entre ses mains. Elle sursaute en poussant un petit cri de surprise. « N’est-ce pas amusant, vous m’invoquez et vous êtes surprise… » Elle a posé une main sur sa poitrine, l’autre tient toujours la bougie. « Je ne pensais… » « Pas que ça marcherait… Eh bien comme tous les novices en démonologie. » Soupire le démon supérieur, alors que dans son ombre, Olympe distingue parfaitement un enfant, jeune… Il n’a pas dix ans… Et pourtant, elle repose sur regard sur celui du démon. La force de prunelles d’or, ressemblant à celles des chats, comme celle de l’enfant dans son dos. Son enfant ? Bien mal en point. « Votre nom ? » Elle se redresse. « De Briant… Olympe. » Il claque la langue en voyant les marques de la blonde. « Vous ressemblez à votre père. » Elle ricane. « Les démons semblent intéressés de me le signaler. Vous également, c’est d’un ennui. » Elle savait de qui elle était la fille, pas besoin de l’étaler sur la place publique. Elle désigne l’enfant d’un regard. « Et l’enfant ? » « Il n’a rien… » « Il m’intéresse. » Claque la blonde. Encore entourée dans le cercle, elle avait le pouvoir. Et elle s’accroupit en tendant la main vers la petite chose. « Comment t’appelles-tu ? » Elle parle en langue démoniaque, sans doute l’une qu’il doit comprendre. « Agung… » Voilà ce que répond la petite tête aux cheveux de jais et aux grands yeux de chat. Adorable. « Viens. » Alors que la blonde tend la main, l’autre s’impatiente. « M’avez-vous fait venir pour votre pacte, ou alors pour discuter avec mon héritier ? » Elle relève les yeux vers cet homme qu’elle trouvait séduisant, un attribut commun aux démons en soi. Et elle se redresse, gardant la main de l’enfant dans la sienne. « Quelle est la nature du pacte pour lequel vous m’avez invoqué, Olympe. » Il susurre et s’approche à quelques centimètres, qu’elle sentait son odeur et le souffle sur sa gorge.

Mais la blonde ne se démonte pas, elle ne pouvait pas se démonter, mais dès lors que le jeune Agung avait pris sa main tendue, elle avait oublié Nocturne, toutes ses belles promesses, elle allait devoir broder, elle allait devoir mentir, trouver un autre moyen pour sortir Nocturne de là… Car finalement, elle avait vu les bleus, les blessures sur le corps du petit garçon. Cette fibre maternelle qu’elle tentait de taire, Olympe le sentait vibrer en elle comme un tambour. Elle déglutit et repose ses yeux vairons sur le démon. « L’enfant. C’est l’enfant lui-même que je veux, j’allais vous quérir de me donner un enfant, et voilà que vous l’apporter. » Il semble froncer les sourcils et prêts à répliquer. « Vous savez qui je suis, mon âme et mon corps n’est-il pas un prix suffisant en l’échange de cet enfant ? Quand bien même est-il l’héritier du trône d’Edom, ne suis-je pas la princesse légitime ? Cet enfant me revient de droit. » Elle voulait simplement sauver la petite chose qui tremblait de peur lorsque son père le regardait. Même le démon semble faire une moue dubitative en évaluant les risques et les conséquences d’un tel pacte au final. Mais elle était la fille de Lucifer, si ce gamin devenait son protégé, une sorte de fils, Asmodée pouvait s’assurer d’avoir le soutien de la fille de Lucifer, l’héritière, qui soutiendrait Agung pour le trône d’Edom quand le temps serait venu. Comme si la princesse, mère adoptive d’un prince illégitime, le légitimait dans son rôle de Prince héritier. C’était… « Dans quatre cents ans, jour pour jour Olympe de Briant. Corps et âme. » Susurre-t-il au final en venant sceller le pacte d’une légère pression sur ses charnues, alors qu’elle serre la main du petit dans la sienne. Et une minute plus tard, la pièce devenait sombre, et elle était seule, la main de la blonde qui tenait fermement celle du petit.

☾ ☾ ☾

Nocturne dormait encore alors que le petit enfant avait eu le droit à un bain, des vêtements propres et chauds, contrairement aux haillons qu’il portait sur Edom. Mais Olympe ne pouvait pas le garder à ses côtés. Elle n’avait pas l’âge pour lui enseigner quelque chose et il était la preuve de son pacte, elle devait… Madrid, elle pourrait l’envoyer à Ruben… Ou alors à une connaissance proche des Nephilims, elle ne pouvait pas laisser son… devait-elle dire fils adoptif ? Enfin, elle ne pouvait pas le laisser au milieu des sorciers pour le moment, elle devait le mettre en sécurité et les angelots seraient rassurés d’avoir le fils du Prince d’Edom près d’eux, et à Madrid… Il pourrait être surveillé par Ruben de temps à autre. Elle reste assise de longues minutes en regardant le jeune sorcier manger avec appétit, elle ne savait pas quoi faire… Non, elle ne savait pas vraiment…

☾ ☾ ☾

Alors qu’elle est accroupie devant le jeune garçon, Olympe prend les joues d’Agung entre ses mains. Il n’était resté que deux jours avec elle à Londres, et elle allait le faire passer à Madrid par des passages féériques, trois jours de voyage après lesquels Ruben évaluerait sa puissance magique, puis le remettrait aux frères silencieux. Le garde féérique semblait s’impatienter… Mais elle pose ses lèvres sur le crâne du jeune garçon, il s’était senti en sécurité, sans doute aimé en quelques heures, mais c’était ce qui comptait. « Agung… Mon petit, mon tendre petit, ces gens vont prendre soin de toi, ils vont t’éloigner de lui, te protéger et t’enseigner ce que je ne sais pas encore, mais ce que je peux te dire mon tendre enfant… N’oublie pas d’être généreux, vivant et tendre, d’aimer et de rendre tout ce qu’on te donne au centuple. Agung… Aime et ne te cache pas d’aimer, apprends à faire le bien autour de toi, jamais le mal, rien ne mérite qu’on fasse le mal. » Elle embrasse une nouvelle son front. Et Olympe sent les larmes couler le long de ses joues, elle pleurait, car elle avait vu ce garçon et elle l’aimait déjà, elle était tombée amoureuse de son petit air et de ses yeux. « Quand tu seras plus grand… Oh, mon chéri, quand tu seras plus grand, nous nous retrouverons… Je te protégerais, même loin de toi… Va. Va maintenant… » Et un moment plus tard, il avait disparu avec le garde féérique, elle avait placé en lui toute sa confiance… Elle reçut des nouvelles d’Agung par Ruben, quatre jours après son départ. Il était en sécurité… Et ça lui suffisait. Même elle, même Olympe ne savait pas qu’elle avait sauvé le fameux Magnus Bane, encore enfant.

(CHESHUNT ☾ 1625)

Son corset l’empêche très franchement de respirer, ainsi assise dans ce fauteuil totalement luxueux des appartements du médecin royal de Jacques 1er. Cela n’était un secret pour personne, le roi était à l’agonie suite à de graves crises de gouttes et d’autres maux bien profonds. Cependant, Olympe n’était pas des plus enchantées de se trouver en ces lieux. « Il faut que vous l’aidiez, Madame. » George Villiers, duc de Buckingham et amant du Roi selon les rumeurs se tenaient devant elle avec un regard de chien battu qui ne l’attendrissait guère. « Et qui aidait mes amies, mes sœurs, mes frères quand Sa Majesté les torturait et les envoyait sur le bûcher ? Personne. Monsieur, cela est certainement à contrecœur. Mais je ne puis rien pour Sa Majesté. » Encore et toujours touchée par les chasses aux sorcières espagnoles, elle détestait sentir ce coup de fouet quand un sorcier venait à mourir. Rouge de colère, le gentilhomme se lève et répugne clairement devant les gestes qu’il fait en se mettant à genoux au sol pour l’implorer. Olympe était si discrète pour sa magie que c’était étonnant qu’il ait connaissance de son existence, elle qui ne venait à la cour qu’en compagnie de son amie Nocturne. « Madame  De Briant, je vous en conjure, le Roi est si jeune. » Cinquante-sept ans en effet cela était jeune, en plus de cela et malgré les rumeurs, il était aimé de beaucoup de ses sujets. La blonde se redresse dans son fauteuil pour le juger du regard, alors que le médecin royal entre discrètement. « Je ferais exception une fois pour une maladie, et vous me réglerez en or et en rubis pour dédommagement, tout en me trouvant un navire afin de gagner une destination qui me plaira et ça dans trois jours. Et pour plusieurs de mes amis. Sommes-nous d’accord Monsieur ? » C’était presque la joie, malgré l’humiliation que cet homme pieux ressentit. Cela se lisait sur son visage. Si l’état de santé de Jacques 1er s’était amélioré quelque temps, il périt tout de même dans la nuit du 27 mars ; alors qu’Olympe, Nocturne et quelques amis sorciers prenaient leurs quartiers à Saint Malo pour quatre-vingt-dix ans.

(SAINT MALO ☾ 1700)

« Ce Vauban ! Quel irrespect pour les anciens ! » Peste Olympe alors qu’elle se promène sur les remparts en travaux par l’arrivée d’un ingénieur du Roi Soleil, il y a un peu moins de dix-huit ans pour fortifier la ville et la protéger des attaques anglaises. Mai Nocturne et ses cheveux de jais et sa robe bleu nuit rit de bon cœur face à la colère de son amie. La vampire était ancienne et demeurait avec elle et trois autres amis dans la demeure des De Briant. Saint-Malo était un havre de paix où personne ne pensait à venir les chercher puisqu’elle n’avait pas touché mot à Onyx de son retour en France à la mort du Roi anglais il y a soixante-quinze ans. Et même s’ils continuaient à correspondre fréquemment, elle lui mentait, prétextant être à Brussels avec une amie. « Tu es bien mauvaise Olympe. » « J’ai connu cette ville alors que les remparts ne passaient pas les tours du donjon au Château. Les projets ruinent la France et cela m’attriste autant que cela me met en colère. » Et la vie d’Olympe était bien plus courte que celle de Nocturne qui allait déjà sur ses trois cent cinquante ans, alors que la blondinette n’en avait que cent quatre-vingt-seize. « Le monde change et tu te dois de changer avec lui mon amie, il en va de notre santé psychique si tu veux mon avis. » Le tissu vert brillant de la robe d’Olympe se froisse tant son arrêt est brusque sur les remparts afin d’observer les vagues et de réfléchir un instant aux paroles de Nocturne. Elle respire doucement, alors que Nocturne vient saisir sa main dans la sienne pour la rassurer. L’immortalité faisait peur à Olympe qui ne s’imaginait pas dans cent ou trois cents ans. Elle n’avait pas peur de la mort, mais avait peur d’oublier, si bien qu’elle gardait des carnets de bals, des journaux y écrivant tout ce qu’elle pensait chaque jour et cela depuis qu’elle le pouvait, depuis qu’Onyx lui avait appris à dix ans qu’elle ne mourrait jamais et qu’elle verrait les autres partir. « J’ai peur Nocturne. » C’est tout ce qu’elle trouve à répondre. Et la vampire pose la tête dans le creux de son épaule pour la rassurer, la peau froide de Nocturne fait frissonner Olympe et sa peau chaude par la vie qui l’habitait. « J’ai peur qu’un matin, on m’annonce que les deux seules personnes qui me tiennent à cœur et qui sont loin soient également parties. » Elle soupire et la serre Nocturne. « Mais tu ne peux pas les rejoindre. » Non, elle ne pouvait pas les rejoindre.

(SAN ILDEFONS ☾ 1760)

Quand la bonne entrât pour l’aider à passer une nouvelle tenue, la blonde savait parfaitement que les chuchotements allaient reprendre à son sujet. Paula était une gentille fille, mais une fois qu’elle avait un peu bu, elle demeurait bien trop bavarde au goût d’Olympe.C’est une robe aux motifs floraux qu’elle passa. Des couleurs claires et tendres qui allaient bien à son teint de porcelaine, voilà ce qu’elle préférait. C’était la dernière mode à Versailles, selon les termes des connaissances de Ruben lorsque ce dernier jouait aux cartes. Elle était toujours étonnée qu’il pari autant d’argent lors de ses parties… Mais il lui avait un jour confié que cela ne représentait qu’une goutte d’eau dans l’immensité de la fortune qu’il avait ramassée.

Si Paula demande à sa maîtresse quand elle devait la coiffer, la blonde répond en souriant tendrement face au miroir qu’elle tenait. «  Laisse-les détacher, boucle les un peu sur le bas et tu prends… Vois-tu Paula, juste une poignée de mèches. Oui voilà… Comme cela. Tu les attacheras à l’arrière avec le peigne d’argent que m’a offert Ruben. » Les minutes s’écoulaient jusqu’à ce que Paula sorte et que le message de feu se matérialise entre les doigts fins de la demoiselle. Ruben s’impatientait. Évidemment, Olympe se donnait un malin plaisir de le faire patienter. Il avait touché cette petite part d’elle. Laissé à l’écart de caresses qu’elle avait cherché à obtenir, il pouvait attendre encore longtemps. Mademoiselle Desmoulins pourrait vraisemblablement le comprendre si Olympe lui expliquait. Mais elle ferait sans doute bientôt les frais de cette relation d’une complicité absolue. Mais également d’une alchimie de deux égos explosifs et protecteurs.

« Enfin te voilà. » Lâche Ruben en claquant la langue, sitôt les pages ressorties. « Les dames ne sont jamais en retard Ruben, Mademoiselle Desmoulins est sans doute d’accord avec moi, n’est pas ? » Juliette Desmoulins était ce genre de fille à la beauté ordinaire. Elle n’avait rien à envier à de jolies femmes, mais il manquait quelque chose chez elle. Ce petit quelque chose qui ferait que ses cheveux blonds seraient moins ternes, que son sourire serait plus joli. Mais à croire qu’elle avait fait le choix de ne pas utiliser la magie pour s’embellir, comme Olympe avait fait ce choix. Les gènes paternels étaient bien assez prédominants chez sa progéniture. « Il y a des choses que Ruben ne semble pas comprendre. Pourtant, il ne dit que du bien de vous. Venez-vous asseoir à côté de moi Mademoiselle De Briant. » Demande leur invitée en tapotant une place à côté d’elle dans un large fauteuil. La jeune femme ne se fit pas prier pour s’asseoir devant le regard à la fois amusé, médusé et contrarié du Grand Sorcier de Madrid. Il lui tenait vraiment rigueur de son retard ? Sans doute. Mais ça ne semblait pas affecter la blonde, essentiellement tournée vers la démonologue. « Ainsi, vous seriez la fille de Lucifer ? » « Vous êtes bien informée. » « Vous cachez bien vos marques, bien que l’ange déchu n’ait pas les plus exubérantes. » Olympe rit doucement. C’est vrai qu’elle n’était pas la plus désavantagée. Quand elle pensait à la queue de renard d’Onyx… Oh qu’il avait dû avoir du mal à la cacher avant de savoir le faire par magie. Cependant, la Française est vite sollicitée par leur invitée. Une nouvelle fois. « Puis-je ? » « Évidemment. »  Accorde la blonde dans un sourire en coin en tendant sa main dans celle de Juliette.

Il ne fallut pas longtemps, un centième de seconde seulement, pour que les marques d’Olympe refassent surface. Elle avait ces écailles aussi vertes que l’émeraude. Elles couvraient le dos de ses deux mains et remontaient de façon éparse jusqu’à ses poignets avant de disparaitre. D’autres se trouvaient dans le creux de ses reins. Mais ce qu’on ne loupait jamais face à la sorcière, c’est son regard. On disait qu’il était magnifique quand elle le dévoilait. Olympe troquait ses yeux bleus pour un duo de couleur assez singulier. Quand vous la regardiez, la prunelle de droite ressemblait à s’y méprendre à une jolie améthyste. Enfin, celle de gauche était de la même teinte que le reste : un vert émeraude brillant de malice pour celle qui était la fille du Malin. Quelle douce ironie. « Vous êtes d’une rare beauté Mademoiselle De Bri… » « Olympe, la coupe-t-elle, nous allons passer du temps ensemble, appelez-moi Olympe. » « Juliette. »

Voilà une bonne chose pour Olympe, elle pouvait se targuer d’avoir su mettre l’invitée dans sa poche. Pour tout dire, elle ne demandait que cela, car si Juliette Desmoulins était une femme assez jeune visuellement. Elle approchait doucement des six cent cinquante ans… Et que dire de Ruben ? Il venait de fêter son neuf cent soixantième anniversaire dans l’année… Olympe se sentait parfois démunie face à de si grandes personnalités. Surtout qu’elle n’avait pas encore deux cent cinquante ans. Mais, elle avait besoin de gagner la confiance des gens, de se faire respecter. Ainsi, obtenir les faveurs de Juliette serait tout à son avantage ! En qualité de future élève, mais aussi en tant que sorcière. On ne perdait jamais rien à avoir un cercle de connaissances très larges, surtout quand ces dernières sont érudites. Les conversations s’enchaînaient, se défaisaient et recommençaient, sans que personne ne puisse déranger le trio durant l’après-midi, jusqu’à la convocation de Ruben par le roi Charles.

(MADRID ☾ 1760)

« Concentre-toi bon Dieu ! » Alors que Juliette tape sur les bois de la blonde avec une baguette en argent. Les événements du retour à Madrid étaient passés depuis au moins deux semaines et la Reine se trouvait toujours plus mal malgré les soins de Ruben pour l’aider. La magie semblait avoir ses limites quand on ne savait pas à quoi on s’attaquait. Mais c’est bien grâce aux absences répétées de Ruben, qu’Olympe pouvait profiter de l’enseignement strict et sévère de la Desmoulins. La situation était plutôt claire désormais : Juliette n’avait jamais voulu la vexer au sujet du Grand Sorcier et Olympe avait prévu de l’épouser dans une petite cérémonie privée, ici à Madrid, dans quelques jours.

Faire une robe de mariée n’avait pas été un défi pour Paula, semble-t-il. Elle avait su se fier aux meilleurs couturiers de la ville pour que sa maîtresse ait une belle robe dans les temps. Et c’était à cause de ce genre de pensées parasites qu’Olympe se prenait des coups de règles lors de ses tracées de cercles d’invocations. Jusque-là Juliette avait été plutôt conciliante, demandant à Olympe de lire ses livres, même si cette dernière l’avait déjà fait plusieurs fois avant, mais cette fois, il s’agissait de retenir les grands noms des démons, leurs marques et leurs places dans la hiérarchie démoniaque. Un sujet digne de l’intéresser, mais quand il avait fallu passer aux dessins des cercles… Que Dieu lui pardonne d’être aussi maladroite en dessin… Surtout quand on sait qu’un simple trait pouvait changer la nature du monstre ! Olympe lâche son fusain et râle un moment.

« J’essaye Juliette, c’est juste que je ne vois pas la différence entre l’invocation de Bélial et Belzébuth ! » «  Il y a ces traits et ceux-ci qui changent toute l’invocation ! » Voilà que la sorcière remuait les mains pour faire ressortir en rouge les traits qu’elle avait préalablement esquissés dans ses carnets pour montrer l’exemple. Olympe passe ses mains noircies de fusain dans ses cheveux blonds détachés. Voilà des jours qu’elle travaillait sur le cercle d’invocation de Bélial ! Et elle comprenait la différence, mais c’était… « Allez, tu retraces encore une fois, après sans doute pourras-tu prendre une pause. » Fais Juliette en riant.

Olympe ne s’était pas vue jusque-là, mais elle avait du noir partout. Autant sur sa gorge, que dans ses cheveux ou sur ses joues ! Sans parler de ses doigts, poignets et avant-bras. Elle était clairement en train de changer de couleur de peau. Quand elle demande simplement. « Je ne peux pas me contenter de Lucifer, Charon et Asmodée ? Ce sont mes cercles que je croque le… » « Non mais tu t’entends ? Tu crois que j’ai quitté ma vie à Paris pour t’apprendre trois cercles d’invocation sur les dix ? En plus de ça tu minaudes ? Écoute-moi bien Olympe, tu ne sortiras de ces appartements que pour te nourrir et subvenir à tes besoins ! Et si cela prend autant de temps à t’apprendre, tu n’en sortiras que pour te marier. » « Pardon ? » Demande la demoiselle pour le moins interpellée. « Tu m’as bien entendu, alors retrace ce cercle d’invocation, avant que je ne touche deux mots à Ruben au sujet de ta mauvaise volonté ! »

Olympe ouvrit dans la bouche de protestation, jusqu’à ce que la magie bleue de la blonde en face d’elle ne lui fasse refermer les lèvres. Il fallait se faire une raison, si elle n’y mettait pas du sien, elle ne pourrait pas apprendre cet art. Et sans cet art, pas de compromis, ni de pacte pour avoir des informations sur De Rougé afin de sauver sa tête et celle d’Onyx et d’Hadrian. Quoi qu’en dît Ruben, un mariage ne la rendrait pas invisible à ce clan de vampire. Si Balthazar voulait la trouver pour la tuer, il le ferait, cela ne faisait aucun doute, vraiment. Mais Olympe n’était pas bête ni suicidaire. Du moins pas encore. Il fallait qu’elle déniche des informations sur ce clan avant qu’on ne la trouvera. Être dans la lumière à cause de la royauté espagnole n’était pas le meilleur plan de sa vie, mais si Onyx avait les bonnes informations à temps… Oui, ils pourraient tuer De Rougé et vivre paisiblement…

Mais rien n’était moins certain que l’obtention de ces informations. Bien au contraire, Olympe n’était pas certaine de réussir à attirer l’attention d’un démon supérieur pour réussir son invocation et encore moins de réussir à faire passer un marché avec ledit démon. Juliette avait donc beau s’obstiner avec Olympe, ce n’était pas certain qu’elle arrive à tirer quelque chose de ces connaissances dans l’immédiat. Même si au cours de sa vie, Olympe pourrait peut-être réussir à en faire bon usage ou à les vendre, ou alors de les apprendre à quelqu’un d’autre. Quand elle serait décidée à apprendre ses connaissances à quelqu’un d’autre qu’elle-même. Au final, Juliette lui retape plusieurs fois sur les doigts quand elle loupe encore et encore son tracé. C’est pourtant Ruben qui sort les jeunes femmes de leur leçon. Il a une main sur les hanches, le regard narquois et un sourire amusé sur les lippes. « Eh bien, que s’est-il passé ici ? » Olympe fait la moue alors que Juliette ajoute en riant. « Elle a la mauvaise manie de toucher son visage quand elle n’arrive pas à faire quelque chose. C’est assez amusant de voir la fille de Lucifer dans un si piteux état. » Se moque-t-elle doucement, alors que Ruben se joint à son rire. « Moquez-vous, paresseux ! » Alors qu’elle tend devant elle le carnet en montrant le cercle d’invocation de Bélial parfaitement réalisé. Ce cercle est parfaitement identique au modèle. « Après combien d’essais ? » Elle relève le menton trop fier pour assurer une réponse sérieuse.

« Trop à mon humble goût, mais ce n’est rien, au moins ton tracé est sûr, tu n’as pas tremblé sur la dernière réalisation. Avec quoi faut-il les tracer ? » « Le sang d’une offrande qui fait référence à l’animal qui représente le démon, de l’encre ou alors son propre sang pour décliner son identité. » Répète-t-elle en se relevant, voyant parfaitement son état dans un miroir et Olympe en grimace. « Où les tracer ? » Demande Juliette toujours plus sévère, en s’approchant de son élève. « Le mieux est sur un miroir, car il symbolise la passerelle entre les deux mondes, qu’importe sa taille. Sinon à même le sol, sur de la pierre. » Ajoute Olympe en regardant la sorcière dans les yeux. « On peut aussi le tracer sur un autel d’église qu’on aura profané, sans oublier qu’il faut compléter le cercle de dix bougies. Huit aux points cardinaux principaux, deux de chaque côté de l’invocateur, avec du sel pour repousser les autres esprits démoniaques. »

Juliette a ce petit sourire satisfait, alors que Ruben s’était assis dans un grand canapé des appartements de sa fiancée en sifflant d’admiration. Voilà seulement trois semaines qu’elles étaient sur la théorie, mais Olympe avait envie d’apprendre. Et d’apprendre le plus vite possible pour tout dire. Cela sauverait peut-être la vie de deux êtres chers, voire plus. Alors, elle devait apprendre le plus vite possible. Il ne faut qu’un geste de la main de Ruben pour que la magie violette du fils d’Astaroth ne lui enlève les vilaines tâches de fusain qui parsemaient sa peau d’ivoire. Elle fait même la grimace sous la douleur que cela provoque. Il avait déjà eu l’habitude de faire appel à ce sort lors de leurs premiers exercices à son arrivée en 1542… Mais rien qui ne fasse aussi mal. Il s’excuse tout aussi vite. « S’il te plait, arrête de me regarder de la sorte… Le fusain est plus compliqué à enlever que la terre. » « Tu aurais pu prévenir goujat ! »

(HAYEDO DE MONTEJO DE LA SIERRA ☾ 31.10.1760)

Il n’y avait pas à Madrid de forêt assez belle et assez vaste pour célébrer un mariage de sorciers. La plus grande était celle de Hayedo de Montejo, par laquelle passait la Jarama. Ruben n’avait eu aucun mal à obtenir la bénédiction du Roi veuf. Ce dernier ayant souhaité à son plus proche conseiller et à son confident un mariage aussi heureux et prospère que celui qu’il avait eu la chance d’avoir. Une chose que Olympe avait aimé entendre de la bouche du Grand Sorcier, simplement car elle voulait croire elle aussi en cette fin heureuse. Mais comme de juste, la position de l’Espagne avait été fragilisée quelques semaines après le décès de Marie Amélie de Saxe. Un décès plus si anodin que cela en définitive.

Le mariage s’était déroulé en compagnie de Paula et de Juliette, ainsi que du prêtre désigné par le Roi, lui-même présent pour son « ami » comme il aimait l’appeler. La Capilla Real n’avait jamais autant brillé que depuis la fin de sa construction l’année dernière. Autant le costume de Ruben, avec son brocart d'argent, était somptueux, autant Olympe l’était tout autant dans cette robe blanche brodée d’argent, de dentelle et de perles. Ces mêmes perles qui parcouraient ses cheveux d’où quelques boucles s’échappaient paresseusement. Elle était magnifique selon quelques courtisans qui l’avaient vu se diriger vers la chapelle ce soir-là, et l’était encore plus selon le fils d’Astaroth. Mais c’est durant la journée de Samhain qu’ils ont pu s’échapper dans la forêt de Montejo de la Sierra. Évidemment, Ruben avait eu le droit à quelques jours, si ce n’est quelques mois, pour profiter de sa jeune épouse. Mais en tant que sorcier, il avait fallu trouver un endroit. Si bien que cette forêt où ils avaient passé un été… Elle était toute désignée pour recueillir leurs vœux.

Chacun y avait mis du sien. Ruben et Olympe étaient partis seuls, sans Paula, ni Juliette afin de les aider à préparer la cérémonie magique. Olympe souriait bêtement en ayant gardé contre elle ce panier rempli de pétales de fleurs, tandis que son époux avait des bougies dans une sacoche. Personne ne parlait vraiment, ils préféraient de loin s’échanger des œillades, regarder autour d’eux, quand en contrebas, près de l’eau de la Jarama, elle avait pointé du doigt un endroit, sous un chêne. « Juste là, regarde, Ruben ! » Il avait tendu la main, simplement pour l’aider à passer une butée. « Madame. »

Et elle avait souri d’autant plus bêtement ! Et ce sont presque deux jeunes enfants qui avaient dévalé la pente pour finir à un mètre ou deux de la rivière, pour tracer dos à dos un demi-cercle qui se rejoindrait avec les pétales qu’Olympe avait choisis. Des roses, du lys et des azalées, des fleurs qu’elle aimait tout particulièrement autant pour leurs senteurs que leurs beautés ou leurs significations. Comme le voulait le rite, plus ou moins repensée par le manque de monde à cette cérémonie magique, Olympe alluma deux bougies noires, l’une qu’elle déposa à l’Ouest pour le présent, l’autre qu’elle posa au Sud pour représenter l’infini de leur engagement. Quand Ruben en posa un autre au Nord pour symboliser le passé et une à l’Est pour symboliser le futur.

Une dernière qu’ils allumèrent ensemble, une dernière bougie, symbole de leur unité future. Si d’un geste de la main, Ruben fait apparaître d’autres petits orbes scintillants, cela n’a que pour but de faire briller les yeux de la demoiselle, ainsi que les pierres qu’elle porte. Il tend alors la main, elle y installe délicatement la sienne.

« Si je te reçois comme épouse, me recevras-tu comme époux ? » « Je te recevrais en époux comme tu me recevras en épouse pour le siècle à venir. » « Je te reçois alors comme épouse pour le siècle à venir. » Les mots sont simples, plus solennels plus rempli d’émotions que les simples paroles monosyllabes qu’ils avaient pu prononcer lors de la messe qui les avaient liés.

Chacun vient faire apparaitre un ruban de couleur, qui enroulera leurs mains pour les lier. Le rouge de la passion, du courage et du désir. Un orange de la vitalité et de l’encouragement. Du jaune pour la joie, l’optimiste et la confiance, voire du bonheur. Vert de santé et de prospérité. Du bleu, symbole de sérénité, de sincérité et de patience. Violet pour la sagesse. Un ruban noir de sagesse et de stabilité. Un blanc de pureté et de paix puis du gris pour l’équilibre. Le rose pour l’amour, la romance, l’admiration et la tendresse. Du brun pour leur foyer et leur confort. L’argent de la créativité et de l’inspiration. Et finalement un ruban d’or pour leur succès, leur prospérité et leur énergie.

Ainsi, les mains liées de couleurs et de lumière, Olympe sent d’elle-même une larme couler le long de sa joue. Ruben serre sa main à la sienne plus fort, tandis que la libre la débarrasse de cette larme de joie, la première de leur vie à deux. Cette cérémonie avait bien plus d’importance pour elle en tant que sorcière, elle en avait bien plus pour Ruben en tant que sorcier. Le symbole était plus fort, ils s’unissaient pour les cent prochaines années de leurs vies, de manière magique qui plus est…

« Si un jour j’ai pensé que nous puissions être séparés dans cette vie et la suivante, c’est parce que je n’avais jamais réalisé que nous étions nés de la précédente. » Ajoute le Grand Sorcier. C’était des vœux qu’Olympe avait tant espéré recevoir en les écrivant de son côté durant le mois d’octobre. Elle n’avait pas pensé qu’il reprendrait son texte à elle… Si bien qu’elle a la gorge un peu serrée par l’émotion en le regardant et en continuant. « Le temps est précieux et toujours trop court pour ceux qui en demandent. Mais comme je t’aime, il durera toujours. » Les vœux de mariage avaient quelque chose de magique, de plus fort, de plus sincère, mais le procédé faisait briller les rubans autour de leurs mains droites, pendant qu’ils continuaient de parler et de se souhaiter tout l’amour et le bonheur qu’ils pouvaient l’un à l’autre, se promettant de s’aimer dans la difficulté et le reste… « Regarde comme notre amour se mêle, comme il mêle nos vies et nos esprits. » « Regarde comme nos différences se ressemblent, comme elles composent nos forces. » « Regarde comme l’amour se mêle à la terre, au feu, à l’eau et au ciel pour ne former qu’un tout. » « Regarde comme l’amour nous lie par des signes et des mots que les autres ne pourront plus comprendre. »

Unis par les éléments qui faisaient d’eux des mages pas comme les autres, par des mots qu’eux seuls auraient entendu dans cette forêt ce jour lors de l’équinoxe d’automne… Oui, c’est vrai qu’elle ne ferait plus qu’un avec un homme et qu’il ne ferait plus qu’un avec une femme. «  Nous nous sommes associé jusqu’à ce que toi et moi, ne formions plus qu’un dans cette vie et la suivante. » « Nous nous sommes réunis malgré les mots amers, les épreuves que nous imposent cette vie et la suivante. » Elle souriait, ce sourire vrai qu’on voit rarement sur son visage, alors que ses larmes avaient cessé d’elle-même en le regardant, lui-même ému. Un dernier mot, juste un. « Ma bien-aimée, grandis à jamais dans mon cœur, car à partir demain, cette nouvelle vie nous liera pour les suivantes. » « Mon bien-aimé grandit à jamais dans mon cœur, car à partir demain, cette nouvelle vie nous liera pour les suivantes. »

Sitôt que les derniers mots sortent de la bouche de la blonde, il y a cette chaleur autour de leurs poignets droits, cette marque blanche comme une cicatrice, presque invisible qui symbolise leur lien. De sa magie verte, Olympe fait apparaitre cette rose pourpre, Ruben fait la même chose avec une fleur de la même couleur. Les rubans changés en lumière ont alors disparu, laissant simplement l’éclat de leurs lumières se refléter dans le cercle de pétales qu’ils avaient tracé en début de cérémonie. Et c’est à ce moment seulement que le Grand Sorcier put sortir les alliances. Des alliances simples en or jaune, sans chichi, sans pierres, rien, juste un anneau pour elle, et un anneau un peu plus épais pour lui. Symbole physique de leur engagement, elle ne le quitterait jamais plus.

Finalement, leurs lèvres se joignent dans cette forêt, déserte de monde, bruyante des sons d’une nature qu’ils honorent en se liant l’un l’autre pour les cent prochaines années et plus encore lorsqu’ils voudront ou non renouveler leurs vœux…

(BRUSSELS ☾ 1795)

En l’an de grâce mille sept cent seize, Olympe avait eu la chance d’être recontactée par Ruben afin qu’elle lui rende service en devenant une des dames de compagnie de la reine Élisabeth Farnèse. Service qu’elle avait rendu jusqu’à la mort de cette dernière, restant sur les terres espagnoles vingt ans durant avant de retourner vers Nocturne et l’habitation qu’elle venait d’acheter à Brussels. De leur séjour de Saint-Malo, il restait leurs trois autres amis qui prenaient soin de la maison des De Briant. Cependant, la robe pourpre qu’Olympe portait ce soir-là intrigua la vampire qui venait la rejoindre dans le boudoir aux grands rideaux magenta fermé sur les fenêtres. Elles vivaient la nuit, dans l’obscurité, comme la vampire qu’était Nocturne. En face d’elle, elle lui demande simplement. « Si toi également tu penses que Gregor n’est pas fait pour moi, sache que tu te trompes Olympe. » Elle sourit en coin.« Je ne suis personne pour le juger, mais il s’agit là d’un terrestre, tu le perdras avec les années et nous savons à quel point elles défilent vite. » Et la blonde marquait un point sur la brune dans un sourire. Ce qui posait problème dans la relation entre Nocturne et Gregor c’était l’approbation du maître de la vampire. Résidant à Londres Axel n’était pas favorable à une telle idylle. Nocturne penche la tête en arrière, ses boucles brunes se libérant des épingles qui les retenaient. Mais elles n’avaient pas besoin de se le dire pour le savoir. Quand Nocturne se redresse brillante d’idées. « Et si nous le transformions ? Gregor pourrait très bien obtenir l’immortalité avec tes pouvoirs ! » Olympe rit ironiquement. « Je suis incapable de faire cela, le plus sage serait encore de le transformer en vampire si tu veux tant le rendre immortel. » Nocturne se retourna comme si elle avait été touchée par Dieu ou bien par un ange qui lui a soufflé la vérité. Embrassant Olympe sur les deux jours. « Tu es une génie ! Une génie Olympe ! » Alors qu’elle courut cherchée sa servante afin de faire venir un fiacre pour aller proposer cette solution à son amant. Il ne fallut que quelques jours pour prévoir l’opération, la renaissance et tout le reste. Gregor devenu un enfant de la nuit et Olympe fût priée d’être la témoin de Nocturne lors de son mariage. Un pieu dans le cœur, voilà ce que lui procurât l’évènement, tant elle pensait à Hadrian quand elle voyait le couple heureux ensemble, un pâle reflet de ce qu’aurait pu être son avenir avec le lorrain. Cependant, elle n’en touchât jamais mot à Nocturne, non jamais.
Revenir en haut Aller en bas
Olympe de Briant

Olympe de Briant

‒ ADMINISTRATRICE ‒

ENFANTS DE LILITH
❉ Sorcière ❉
______________


A New-York depuis : 02/05/2020
Messages : 1488
Couleur de RP : #996666 ou <oly>
Avatar : Sarah Gadon
Autres DC : Elena, Enrique, Isabelle & Carnil
Crédits : SAMURAI. (avatar) dezaia (moodboard + crackships + signature)
Groupe : Gladius Gloriae ⛧ Elle n’a pas une confiance aveugle en l’Enclave, mais Olympe sait au combien le Cercle est dangereux, et pour protéger ceux qu’elle aime, Olympe ferait n’importe quoi, même collaborer étroitement avec les Nephilims.
Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) IV5ISli

Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Empty
Message(#) Sujet: Re: Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) EmptyVen 7 Jan - 11:16

Histoire et déboires
(EDOM ☾ 1796)

Elle laissait pendre sa main dans le vide, le dos couvert simplement d’un drap de satin aussi noir que l’endroit où elle se trouvait depuis trois jours. Olympe avait tardé, elle le savait. Un marché était un marché, mais il y avait des choses que sa loyauté ne pouvait tolérer et celle de se retrouver ici, à Edom… Alors qu’elle était l’épouse de Ruben jusqu’à nouvel ordre… Non, elle ne supportait pas d’être le jouet qu’on présente aux autres démons, qu’on expose et qu’on baise quand bon vous semble. Elle avait malgré tout… Oui, trop de fierté pour vivre cette vie indéfiniment. Mais c’était les termes du contrat. Une semaine en sa compagnie à Edom. Et le peu qu’on puisse dire, c’est que le prince des Enfers est un gentleman. Certes, il avait ses travers, cette fâcheuse tendance orgueilleuse à l’exposer comme une femme-objet, mais c’était le cas de beaucoup d’hommes dans le monde d’en haut, comme l’appelaient certains démons inférieurs.

Et c’était en ce troisième jour que la protectrice de Grenade se sentait coupable et seule de profiter ainsi d’une chaire qui n’était pas celle de son mari. Alors qu’elle avait quitté Ruben pour aider Nocturne en 1795, et vivre à Brussels, il y a un peu plus d’un an, la blonde ne s’imaginait pas qu’elle serait coupable d’adultère, elle qui avait toujours honoré ses vœux de fidélité. Et sans doute est-ce pour cela qu’elle ne regardait pas sa main gauche trop coupable d’y aborder une alliance qu’elle souillait pour protéger son amie, son époux et ses propres arrières après avoir brisé les règles des Shadowhunters. À l’époque on ne parlait pas encore d’Accords, puisqu’ils arriveraient dans environ un siècle, mais les angelots tuaient et emprisonnaient toutes les personnes suspectes. Alors, faire un marché avec Asmodée ? Le plus sécurisant, car il se porterait coupable d’avoir ensorcelé Nocturne si la supercherie était découverte. Mais en échange, Olympe devait s’asseoir sur sa propre fierté et ses propres idéaux. Par l’Enfer ! C’était d’un frustrant.

Edom était un monde de feu et de cendres, où il ne faisait pas vraiment froid. Ce pourquoi, elle était la tête sur le côté, la main pendant dans le vide en train de regarder le feu de l’Enfer brûler à l’horizon. Elle était protégée, c’est bien vrai, mais à quel prix ? Celui de sa dignité ? Pourtant, elle frissonne quand elle sent le matelas s’affaisser et les ongles glisser le long de sa colonne vertébrale. Rien n’était désagréable, rien vraiment, mais c’était sa culpabilité qui la rongeait au fur et à mesure des jours qu’elle passait ici. Aimer cela et être mariée avec un autre… Tout cela parjurait sa religion et tout ce en quoi elle croyait. Mais elle se retourne quand il mordille son épaule afin de la faire réagir. Un vilain sourire mesquin sur le visage. « J’ai bien cru que tu étais morte. » « Auriez-vous apprécié l’éventualité ? » Il fait mine de réfléchir. « Pour faire fléchir Lucifer ou obtenir ses faveurs, sans aucun doute. » Tout cela avait le mérite d’être clair et Olympe roule des yeux en retombant dans les cousins aussi noirs que les draps, le ciel de lit n’étant autre que le plafond ouvert de ce palais qui tombait en ruine, encombrée de livres et de poussière, comme toutes les choses à Edom au final. « Nous recevrons de la visite de vassaux. » Elle raille alors. « Sois belle et tais-toi. » « En quelque sorte. » Elle se redresse, la poitrine à nue, le visage mauvais. « Je ne suis pas de ces femmes qu’on fait parader comme un pantin. » Il approche sa main qu’elle claque pour le repousser. « Cela vous amuse d’être tout puissant, alors que vous n’êtes que l’éternel second. Prince d’un royaume dont le Roi ne veut pas la gérance et dont la princesse paie le tribut de ses erreurs ? » Il y' en avait des monstres, mais la vérité était toujours la plus cuisante. C’est sans doute pour ça qu’en une fraction de seconde, elle est le dos contre les pierres froides, une main qui se serre sur sa gorge.  « Allons, allons, la princesse sans terre qui ose lever le ton, tu as été tellement courageuse de Briant, mais l’inconscience est l’apanage de la jeunesse, mais elle ne se justifie que dans la mesure où le but vaut le risque qu’on encourt. » Il sourit et resserre sa prise alors qu’Olympe porte ses doigts autour de ceux du démon supérieur, afin de lui faire lâcher prise. « Te dresser contre moi ne vaut pas le risque de mourir, tu es mortelle petite sotte, contrairement à moi. » Et il la lâche, alors qu’elle s’effondre pour reprendre l’air qu’elle n’avait pu respirer.

Elle arrive à retrouver la parole, les mots rauques, alors qu’Asmodée repasse une chemise aussi sombre que l’endroit où il vit. « Mais qu’attendez-vous d’un marché aussi inutile qu’une semaine de débauche ? Enfin ! C’est du délire. Ma magie… » « Oui, elle est inutile, c’est bien vrai, tu as bien raison. Mais tu l’as dit toi-même, que représente un Roi sans légitimité. » Elle était la fille de Lucifer, elle apporterait cette sorte de stabilité et de légitimité à ce Prince qui avait pris la gérance d’Edom par la force. « Je ne vous aimerais jamais… » Crache-t-elle en se couvrant des draps. Il rit doucement, faisant luire ses yeux de chats jaunes en la regardant, mauvais. « Je ne m’encombre pas de tels sentiments. » Non, elle savait qu’il prenait. Qu’elle soit d’accord ou non.

(LA NOUVELLE ORLEANS ☾ 1798)

« Tu pourras dormir là le temps que tu trouves un logement dans le quartier français. » Olympe avançait dans la grande chambre, sa robe coupe empire, blanche et vert herbe, la traine frottait sur le parquet en bois massif. Elle pose une main sur le bras d’Elias, très galant et prévenant, sans doute parce qu’elle était l’épouse de Ruben, son vieil ami. « Merci, c’est très bien Elias, j’écrirais à Ruben pour lui dire combien vous avez été bon avec moi. » Et au final, ses valises se matérialisent dans la pièce et d’un coup de main, les armoires s’ouvrent et les vêtements s’y rangent tout naturellement. Alors qu’Elias lui parle des habitants de la maison, du fait qu’ils agissaient plus comme une famille que comme une petite société. Elle sourit et ajoute. « Cela sera reposant… » Il sourit. « Pendant deux ans vous n’êtes pas apparu dans les mondanités Olympe… Même Ruben ne sait pas où vous étiez. » Elle sourit doucement. « Quand je n’ai pas envie qu’on me trouve Elias, on ne me trouve pas. » Et c’était comme ça avec Olympe, elle était revenue d’Edom et avait passé son temps dans un appartement qu’elle tenait secret à Paris, loin de Ruben, hors des mois d’hivers comme convenu lors de son départ pour Brussels. Elle n’avait parlé d’Edom à personne et avait tenté d’en cacher les marques le plus possible. Asmodée ne l’avait pas amochée physiquement, mais psychiquement voilà autre chose… Elle ressentait une sorte de manque… Mais aujourd’hui, elle s’en remettait.

Elias la laisse alors à ses affaires, Olympe se mouvant dans l’espace alors que ses valises se rangent magiquement. Elle préfère se rendre à la fenêtre. Ouvrant les deux grands battants, le balcon traversant permettait de faire le tour de la demeure sans passer par l’intérieur, elle s’appuie contre la balustrade en fer forgé, regardant l’animation dans la rue en bas. Sans doute un mariage puisque la dame en blanc agitait son ombrelle sous la musique d’une fanfare. Elle s’y appuie quand elle entend sur sa gauche. « Alors c’est vrai les Françaises sont toutes des nunuches romantiques ? » Elle tourne son regard vers l’intriguant voix masculine à quelques mètres de là, un jeune homme, plus vieux qu’elle d’une poignée d’année, mais arrogant à souhait. « Je vous demande pardon, Monsieur ? » « C’est moi qui vous demande votre nom Mademoiselle. » « Madame. » Il roule des yeux. « Aaah en voilà une mariée donc… » « Grand Dieu est-ce Elias qui vous a fourni une éducation digne du plus pitoyable Chartier ? » Il claque la langue sans doute mécontente, mais elle se redresse, le port de tête se fait altier et le dos se fait également plus droit. « À qui ai-je l’honneur Monsieur, si nous devons, semble-t-il, partager des chambres voisines, et la même table un moment, je vous prie de m’informer de votre identité. » Il s’incline mimant une révérence ridicule pour se moquer de son attitude ringarde et datant d’il y a des siècles. « Charlie Ahsford Madame, mais je ne serai pas votre humble serviteur. » La place d’un tel serviteur est sur une potence, pense alors la blonde. « Je n’en ai cru. » « Et vous ? » « Olympe Diaz, hélas, je ne suis pas ravi de vous rencontrer, Monsieur Ashford, vous faites mauvaise impression. » « Et vous donc. Est-ce vous dont Elias parlait ? La fille de Lucifer ? » « Elle-même. » « Alors nous voilà ennemis. » Elle hausse les sourcils. « En quel honneur ? » « En celui de nos pères Madame, je ne suis rien d’autre que l’héritier de Belzébuth. » « Ah, voilà donc pourquoi l’air empeste en votre présence. » Fin de la conversation, elle retourne dans sa chambre. Après tout, le cortège et la musique sont passés, elle n’a plus d’intérêt à discuter avec un galant de la sorte.

(ROME ☾ 1871)

Valise en main, elle ouvre la porte de l’appartement sur le Capitole qu’elle a pu s’offrir. Nouvelle ville Capitale, Rome venait d’entrer dans les villes lumières cette année-là. Laissant Nocturne et Gregor à leur rêve de jeune couple, elle a choisi de prendre un nouveau départ. Clé en main, elle sourit pour découvrir le F5 lumineux aux grandes fenêtres, quelque chose qui mêle l’ancien par le parquet et les moulures, mais moderne dans ses papiers peints – qu’elle changerait énormément au fil des années – et dans le peu de meubles qui étaient déjà en place. Elle pose son ombrelle contre un mur, alors que sa robe remonte sur le haut de ses hanches le tout orné d’un tissu violet et de divers rubans, la dentelle sur le col se voulant simplement élégant. Le temps était encore loin où la sorcière pourrait porter des pantalons. Se délaissant de son chapeau qu’elle pose sur un buffet, on frappe à la porte et elle demande à sa dame d’ouvrir la porte. « Madame, Monsieur Caius Rivoli souhaite s’entretenir avec vous. » Olympe a un sourire en coin, la retraite de son passé l’avait poussée dans divers pays d’Europe et l’Italie était un pays inconnu au bataillon, mais Florence, Vérone ou encore Venise étaient inconnues. Elle voulait vivre à Rome, berceau des créatures. « Fais-le entrer, je t’en prie. » Dit-elle alors qu’elle se tient debout devant une grande fenêtre admirant le Colisée qui donne sur cette salle. Simplement à trois cents ou quatre cents mètres. Quand les pas dans son dos se font proches, elle se retourne en souriant tendant la main que l’italien lui prit immédiatement afin de la saluer. « Madame, j’imagine que vous souhaitiez la bienvenue à Rome est tardif désormais. » Elle rit doucement. « Il n’est jamais trop tard Monsieur Rivoli, que me vaut le plaisir de votre compagnie ? » Tous deux semblaient très bien savoir ce que voulait dire sa visite, mais elle demandait, simple politesse. « Le simple fait de vous accueillir ma chère, désormais, installée à Rome vous serez sous me protection. Votre dame aura les contacts afin de joindre mon assistant ou moi-même, mais entre nous, un bon vieux message de feu est plus pratique, autant qu’un portail. » Elle hoche simplement la tête. « Je me remets donc à votre bienveillance. »« Et vous m’envoyez honorer. Cependant si votre magie semble puissante, cela ne me révèle pas votre nom. » Elle lève les yeux aux ciels réfléchissants. Tout en laissant ses marques apparaitre afin qu’au moins le Grand Sorcier de Rome puisse les identifier. « J’ai été baptisée sous le patronyme d’Olympe De Briant, cependant, je voudrais quelque chose de plus typique, de plus italien, pour oublier certains travers. » Il sourit en coin alors qu’Inès apporte des rafraîchissements et qu’ils prennent place face à face dans le sofa. « Olympia me semble approprier sans vous dénaturer. » Elle tend le verre de vin blanc et trinque avec lui, scellant sa nouvelle identité d’une gorgée, alors qu’elle conclut après une minute ou deux de réflexion. « Olympia Emerald me semble on ne peut plus approprier. »

(ROME ☾ 1925)

La soirée était ce genre d’idéal, parfait, Olympe tournait dans sa jolie robe vert d’eau, les broderies d’or et les bijoux de crâne dans ses cheveux blonds, alors que Caïus la faisait tourner, alors qu’ils avaient troqué leur salle à manger pour le parterre du Colisée juste sous leur fenêtre, ils dansaient au milieu des ruines de cette époque de l’Empire, cachés de tous par des sorts, alors que le tourne-disque passait une balade rythmée, des rires, des sourires, alors qu’elle s’accrochait à son cou, riaient encore. Elle était heureuse, tout bêtement, alors que la Grand Sorcier était revenue vivant en 1918. Il lui avait bien dit que cette coupure de quatre ans dans leur histoire lui avait fait comprendre à quel point il tenait à la jeune femme au creux de ses bras. Ils étaient assez âgés pour comprendre que cela voulait dire qu’ils pouvaient passer le reste de leur éternité ensemble.

Caïus n’avait jamais été marié, Olympe si, une fois, et elle avait trouvé l’expérience merveilleuse. Vraiment, même si quelques erreurs lui avaient gâché ce moment… Avec Caïus… Oui, elle n’avait rien à craindre, c’était un puissant et vieux sorcier, elle était en sécurité pour toujours n’est-ce pas ? Ils s’arrêtent de danser, alors qu’une table apparait proposant quelques rafraichissements. « Pourquoi ris-tu Olympia ? » Elle se retourne tout simplement, il n’était pas rare de la voir sourire en compagnie de son sorcier favori dans tout Rome. La ville éternelle était à leur image… Immuable et constant. La coupe de champagne entre les mains, elle rit encore, baissant les yeux avant d’en prendre une gorgée. « Pourquoi ne devrais-je pas rire ? » « Pour rien, ris encore, j’aime ton rire. » Elle agite la main doucement, alors qu’il bien la saisir par la taille, volant un baiser, long et langoureux qu’elle en lâche sa coupe sur le sol. Olympe enroule ses bras atour de son cou, relevant la jambe. Les films traitant de la Dolce Vita n’étaient que des clichés, mais elle vivait sans doute le plus beau cliché de sa vie. Elle aimait, on l’aimait en retour et la vie allait bien. Tout allait bien.

Elle s’écarte désormais, cherchant à reprendre l’air qu’il lui avait volé. Mais passe juste les mains sur son visage quand il embrasse son front puis le bout de son nez. Elle caresse son dos en venant se blottir contre lui, toujours radieuse de bonheur peut-être. Mais ils brillaient sans doute, un couple iconique à Rome. Les deux Français les plus puissants de la ville. Mais Caïus était si vieux qu’on le pensait italien à vrai dire. « T’a-t-on déjà dit à quel point que tu es belle ? » « Je ne crois pas l’avoir entendu. » Il sourit en la faisant tourner. « Tu es tellement belle. » « C’est parce que je suis amoureuse… » Avoue-t-elle tendrement en continuant de danser cette valse qu’il a commencé à mener. « Non ! Tu es belle parce que je suis amoureux ! » Elle rit tendrement. « Quoi c’est l’amour qui te rend aveugle ? » « Non c’est pas ce que je voulais dire ! » Elle serre sa main dans une ronde qui fait voler le tissu de sa robe. « N’empêche que c’est quand même un petit peu vrai ! » « Arrête de dire des bêtises. » Souffle-t-il en frôlant ses lèvres, avant de la refaire tourner sur les notes calmes de la musique, cette fois. Elle aurait pu passer sa vie comme ça, juste à danser, alors que les étoiles leur servaient de plafond, que le sol ancien soutenait leurs espoirs et leurs rêves.

« Olympe… » Dit-il alors qu’elle lâche sa main, lui qui la regarde avec les yeux tellement brillants. « Vas-tu te mettre à pleurer ? » Il lui tend ce coffret, pas qu’elle soit surprise, il la couvrait de cadeaux. La bague à l’intérieur… C’était un anneau d’or jaune, cérite sur tout le tour de diamants, un bijou d’une rare élégance qui restait classique… « Pas si tu dis oui. » Elle reporte son regard sur le Grand Sorcier qui a pris ses mains. « Olympe de Briant, fais de moi l’homme le plus heureux pour l’éternité… Épouse-moi. » Elle cligne plusieurs fois des yeux, vraiment elle ne s’attendait pas à cela… Le mariage ? Elle aurait voulu y réfléchir envisager la question sous un autre jour, mais ses yeux bruns et le fait qu’ils brillent de cette façon… Pas les sept cercles de l’enfer… Elle hoche la tête… Elle aurait pu se mettre à pleurer. Devenir folle. « Caïus… Oui. Évidemment que oui ! » Un baiser, plus fort plus toute cette fois, elle avait envie de se marier, mais dès le lendemain, elle lui demanderait d’attendre, elle voulait être certaine que cette fois, rien ne gâcherait son mariage à venir. Ni la menace d’un vieil ennemi ou alors le Prince d’Edom… Quinze ans plus tard, ils auraient dû se marier.

(NEW-YORK ☾ 1929)

Olympe rit alors que Nocturne et Gregor se ruent sur les Terrestres. Le krach boursier avait fait bien des malheureux et nombreux étaient ceux qui voulaient mourir en ce mois d’octobre. « Vous n’êtes que de monstrueux buveurs de sang. N’avez-vous aucune manière de procéder plus propre que cela ? » Alors que sa robe chamarrée aux motifs fleuris donnait de la gaieté à cette scène barbare. Il n’y a que le rire gras de Gregor qui raisonne aux oreilles de la blonde alors qu’elle ouvre un portail derrière eux afin de filer le plus vite possible vers leur demeure sur les bords de l’Hudson. Une fois tout le monde nettoyé, ils se sont rejoints sur la terrasse spacieuse de l’habitation, Nocturne commençant à raconter ce qui se passait à New York. « On raconte même qu’Aldous Nix, le Grand Sorcier de Manhattan, a créé un portail menant jusqu’au Pandemoniun afin de rejoindre ses paires démons et sorciers. » Olympe frisonne finalement à l’évocation d’Edom ou de l’enfer. Elle se sert d’ailleurs un verre de liqueur alors que les deux vampires font encore couler de l’hémoglobine dans un verre afin de boire à leur chasse. « Et puis les Chasseurs d’Ombres n’étaient pas là, il semblerait. » La blonde hausse un sourcil. « Alors comment Nix a-t-il été arrêté dans sa quête ? À moins qu’il ait été détruit lors de la création du portail. » Olympe imaginait sans grande peine la puissance qu’il fallait afin d’ouvrir un portail de ce type à New York. « Un sorcier selon la communauté. Gregor, comment s’appelle-t-il déjà ? … Bane ! Oui c’est ça Magnus Bane. » Elle croise les bras la française en réfléchissant un instant. Ce sorcier devait avoir un pouvoir dépassant les limites du raisonnable pour mettre en échec un travail de Nix. Olympe ne connaissait pas Nix personnellement, mais les échos allaient fort vite grâce à Ruben ou bien Caius et vu l’âge de Nix, sa puissance devait être exponentielle. Donc très forte. « Jamais entendu parler. » Lance Olympe totalement neutre devant les yeux ronds de Nocturne et Gregor qui s’attendaient sans doute à une autre réponse. <« Cependant, j’aimerais beaucoup le trouver et lui demander comment il a fait. »

(ROME ☾ 1939)

C’était le brouhaha dans la tête d’Olympe. Elle avait décidé de ne pas quitter son appartement depuis que la nouvelle était tombée. Caïus avait fait le choix de se rendre sur les champs de bataille en France pour aider les sorciers français dans sa grande bonté. Et elle avait découvert bien des choses à son sujet. Trop de chose à son sujet… Elle l’avait perdu de façon définitive. Arthur était venu lui dire qu’il était mort sur les champs de bataille une semaine plutôt. Ce renouveau, son espoir, cette nouvelle lumière était éteinte aussi vite qu’elle s’était allumée et Olympe se retrouvait de nouvelle seule. Rome se retrouvait sans Grand Sorcier et Olympe vivait encore dans l’appartement qu’ils partageaient depuis qu’ils étaient ensemble… Cinquante-neuf ans de relation partie à cause d’une bombe ou d’un tir de fusil… Elle ne sait pas Olympe et ne veut pas savoir, elle n’a pas encore été capable de se rendre au funérarium pour constater la perte d’elle-même. Elle se complaisait dans sa tristesse et ne savait pas comment sortir de sa mélancolie. Tous les hommes qu’elle aimait… Ils semblaient tous destinés à mourir sans qu’elle ne puisse rien faire pour les sauver. Caïus était le second, Hadrian le premier. Elle aurait bien envoyé un message de feu à Onyx. Elle aurait aimé avoir son soutien, mais elle ne voulait voir personne, préférant vivre comme une vampire, les yeux rougis affaiblis par le soleil, la faim disparue. Elle se nourrissait avec des potions et des onguents pour ne pas tomber inanimés. Mais c’est toujours Arthur qui tente de lui apporter de quoi manger, même si elle aurait pu se servir de la magie pour le faire. Il passe la porte, alors qu’Olympe a les mains dans un bol de sang, un pentagramme dessiner à même le sol et que le sorcier lui demande. « Tu ne cherches pas faire revenir Caïus ? » Elle hoche la tête. « Ne fais pas l’idiot. Le deuil ne doit pas m’empêcher de gagner mon pain. » Et Arthur rit en posant la nourriture sur les plans de travail de sa cuisine. « Tu es plus riche que jamais, Olympia, tu n’as même pas besoin de ça. Qui maudis-tu cette fois ? » Elle hausse les épaules. « Un mari infidèle qui d’autre. »Ce n’était pas très très difficile de faire ça, c’était souvent ce qu’elle faisait avec la magie rouge qu’elle avait ramenée avec elle de Louisiane. « Tu aurais pu le transformer en crapaud ou alors l’envoyer dans cette guerre. » Elle a un sourire mauvais en replongeant ses mains dans le sang, après y avoir ajouté des lys réduits en poudre. « C’est trop facile, je te prie de croire que le rendre fou à penser qu’il a une vulve au lieu d’un phallus quand il sera avec sa maîtresse est mille fois plus amusant. » C’était une illusion tenace, mais cela ne modifiait en rien la physique de cet homme qui passerait sans doute pour un fou quand il ne serait pas avec son épouse.

Le silence entre Arthur et Olympe demeura total jusqu’à la fin de son rituel et la mise en flacon d’une mixture tout aussi limpide que l’eau. « Le vote a lieu ce soir. » Et elle hoche la tête Olympe. Elle le savait, Arthur lui disait chaque jour que le vote avait lieu ce vendredi. « Je ne veux pas y aller. » Répond-elle simplement à l’adresse du sorcier. Et Arthur lui jette des vêtements au visage. « Tu iras, car j’ai proposé ton nom. » Elle l’insulte dans un français parfait ! De toutes les sortes, de toutes les hauteurs. Elle n’avait jamais eu l’âme d’une leader, et elle ne serait pas la plus à même de garder une congrégation aussi grande que celle de Rome… Elle ne savait pas permettre à ses amis de rester en vie… Alors la vie de mille personnes ou plus ? Olympe n’était pas certaine de réussir à faire ça.

☾ ☾ ☾

« C’est une Française ! » Lance Giacomo, un sorcier italien plus jeune qu’elle. De toute façon, elle devait faire partie des sorciers les plus âgés de l’assistance, avant c’était à Caïus et ses presque neuf cents ans d’être le plus âgé. Et toutes les insultes au sujet d’Olympe allaient bon train. Assise, les jambes croisées et le visage impassible, elle regardait Arthur tenter de la défendre en vain et elle se sentait bouillir de l’intérieur. Elle n’aimait pas se faire insulter de la sorte, alors que le corps de son amant était tout juste tiède. Elle n’avait pas aimé Caïus comme elle aimait Hadrian. Mais Dieu, elle l’avait aimé, même s’il avait été une alliée de De Rougé, même si au début, il l’avait séduite dans le but de la mettre à mal pour rétablir l’honneur de son clan… Mais Caïus l’avait aimé à la fin, Caïus l’avait aimé, elle l’avait aimé en retour… Personne ne lui enlèverait ça. Et la phrase de trop la fait claque des doigts, propulsant une onde de force qui fait se rasseoir les personnes debout qui participaient au débat au sujet du prochain Grand Sorcier de Rome. On venait de dire qu’elle était servie de Caïus pour parvenir à cette fin. Quand elle se lève, la fille de Lucifer en tremble de rage. « Je pourrais vous écrire un manifeste à la gloire de cet homme et de l’amour que je lui ai porté malgré que ses intentions étaient de me tuer les dix premières années de notre relation. » Crache-t-elle, dévoilant là, l’image d’un homme plus cruel qu’il n’avait jamais voulu le montrer. Ses yeux vairons sont visibles de tus et son aura magique, Olympe ne la cache pas. Quitte à faire trembler de fureur les mèches blondes de ses cheveux. « J’ai aimé cet homme, autant que j’aime cette ville. Et ainsi ne suis-je qu’une parvenue ? La guerre fait rage chez les terrestres ! La plus grande partie d’entre vous n’en a vécu qu’une seule. Les plus vieux d’entre nous ont vécu au milieu des guerres et savent que c’est l’union qui fait la survie d’une espèce. » Elle regarde Arthur. « Je n’ai jamais voulu que mon nm soit mis dans votre coupe de prétendant à un trône que je n’ai jamais voulu, c’était Caïus que je voulais, pas Rome, si la couronne de décider pour vous tous ! Et selon cet avorton d’Arthur, c’est ce désintérêt qui fait de moi la plus belle des candidates. Grand bien vous en fasse. Je ne participerais pas à ce débat, ni cette mascarade si c’est pour me faire insulter ou entendre qu’on insulte les merveilleux souvenirs que j’ai vécus avec Caïus. Mais je pleurais votre Rome quand vous l’aurez détruite avec votre avidité pour le pouvoir ! » Elle lève le menton Olympe. « Moi, j’ai mon homme à pleurer. » Et elle a quitté la villa comme une furie. Arthur lui apportera le lendemain la sentence. Elle avait été élue. À l’unanimité.

(SAINT MALO ☾ 1940)

Elle avait pleuré. Elle avait pleuré plus que des larmes désormais, elle avait usé de sa magie et comme depuis qu’elle s’était rendue à Saint-Malo pour extérioriser sa peine. Elle aurait dû être mariée depuis un mois désormais. Elle aurait dû être avec Caïus aujourd’hui, elle aurait dû rire dans ses bras, pleurer de plaisir ou manquer d’air à cause de ses caresses. Mais elle était là, dans cette maison qui l’avait vu grandir, recroquevillée comme la pauvre petite chose qu’elle était. Olympe était loin d’être la Grande Sorcière de Rome qu’elle aurait dû être. Mais elle souffrait, elle avait mal, tellement mal à en crever, mais rien ne semblait lui accorder du répit. Elle était là, elle aurait voulu s’éteindre de sa peine. Mais elle vivait, elle vivait encore et respirer l’air lui faisait du mal. Elle avait trop pleuré que des cernes s’étaient formés, elle s’était vue dans un miroir, elle était loin d’afficher l’assurance de ses débuts, elle n’était plus que la petite sorcière à qui on venait de ravir l’amour. Ruben l’avait contacté, Elias également, Nocturne évidemment. Mais elle était seule, elle n’avait dit qu’à Arthur où elle était partie, puisque c’était lui qui devait gérer Rome en son absence. Mais elle se souvenait de ce garçon… Son fils, son petit garçon qui quelque part devaient avoir besoin d’elle, besoin d’une mère… Agung lui manquait, il manquait quelque chose à Olympe. L’amour, pour sûr, mais la présence de ce petit garçon qu’elle avait sauvé… Oui, elle voulait de nouveau se sentir utile pour quelqu’un, vivre pour quelqu’un, car elle ne savait pas vivre pour elle. Jamais.

Sans doute était-ce présomptueux… Mais elle traça les lignes d’invocations, elle traçait des lignes plus simples que lors de sa première invocation pour Asmodée, puisque Juliette lui avait appris la meilleure façon de le faire. Elle n’aurait pas dû invoquer le Prince d’Edom, mais sans doute serait-il satisfait de voir que son paiement, que son corps et son âme pouvaient être à lui dès maintenant. Agung devait être grand en vie, il devait bien se débrouiller maintenant sans elle. Alors elle entaille son index, traçant le cercle contre un miroir de plain-pied. Oubliant le sel, oubliant les bougies devant la protéger… La voix faible, pleine de sanglots, elle crevait de peur, mais si elle pouvait crever tout court, elle ne dirait pas non. « J’invoque la présence d’Asmodée, gardien du Sud et de l’élément du Feu. » Elle continue de tracer son invocation, en sentant le vent dans son dos, on répondait déjà à son appel comme les trois autres fois. Celle à Londres, celle à Madrid, celle de Brussels et désormais celle de Saint-Malo. « Je veux payer le prix du pacte que j’ai passé avec toi, daigne apparaître, afin d’obtenir le paiement de notre premier et éternel marché. » Elle avait peur, oui. Mais rien de comparable à la blessure de son cœur. Rien de comparable. Elle sent son sanglot accompagner ses dernières paroles. « Je t’accorde ce qui te revient de droit, si tu le désires, le prix de cette entrevue sera le tien, comme le sont mon âme et mon corps pour l’éternité. » Fait-elle alors qu’elle laisse son front frapper contre le verre, qui est plus chaud apparemment.

Son front est ainsi posé contre l’épaule du Prince d’Edom, lui-même à sa hauteur, alors que les épaules de la Bretonne se secouent à cause de la peine et de la peur qui la saisissent. Et qu’il ajoute, presque indifférent. « Je t’ai connu plus brillante Olympe. » Mais elle ne savait pas répondre, elle en était incapable, tout bonnement incapable. Alors que le démon vient s’écarter pour prendre le menton de la blonde entre son pouce et son index, relevant son visage brillant de larmes vers lui. « Qui y a-t-il fille de Lucifer ? Tu dis vouloir payer le prix de nos arrangements, mais je ne vois qu’une biche terrorisée. Te fais-je si peur ? » Elle secoue la tête négativement. « Qui y a-t-il alors ? » « Je n’ai plus rien à perdre ici… » Murmure-t-elle. Il a un maigre sourire en coin. « Tu m’en vois ravi, à la fois vexé, si je ne t’avais pas répondu, tu n’aurais effectivement plus rien n’a perdre. N’es-tu pas Grande Sorcière ? » Elle sanglote plus fort. « À quel prix ? Je ne… » « Tu ne voulais pas de cette place, bla bla bla, n’avez-vous tous que le même baratin ? Olympe. Olympe. Tu vaux plus que ces gens n’est-ce pas ? » Elle hoche négativement la tête encore. Non, elle ne valait rien. Et pourtant, une main vient se passer dans ses cheveux blonds, redescendant dans sa nuque. Il la forçait à le regarder, à ne pas fermer les yeux en sa présence. Olympe valait mieux que les larmes, c’est ce qu’il avait toujours dit. « Tiens-moi tête de Briant. » Elle l’avait fait en lui prenant son fils, elle l’avait fait en lui mordant la lèvre quand il avait voulu l’embrasser devant Ruben, elle l’avait traité d’éternel second à Edom… Et là… Elle pleurait incapable d’être autre chose que sa partie mortelle. Trop humaine et pas assez démoniaque. « Je… Je ne veux pas. » « Vouloir et pouvoir sont deux verbes différents, je ne t’apprends rien… » « Je ne veux pas. » Tranche-t-elle. Elle ne voulait pas lui tenir tête. Et son front vient se reposer sur son épaule, malgré ses mains, car Olympe s’en dégage. « Tu n’as rien fait… » Il hausse les sourcils surpris. Avant de concéder. « C’est bien vrai cette fois… » Et il reste là silencieux, à juste jouer avec les mèches blondes d’Olympe de longues minutes, pour qu’elle se calme et que peut-être ils puissent discuter du paiement de cette dette qui court depuis des siècles. Dans moins de cent ans, Olympe devrait se donner corps et âme, car c’était le montant du marché qu’ils avaient passé quand il lui avait laissé le garçonnet.

Mais ce n’était pas ce qui semblait lui convenir. Sans se battre, la blonde semblait moins belle, moins digne d’intérêt. « Je ne veux pas que tu t’acquittes de ta dette aujourd’hui de Briant. » Elle se redresse un peu, une main sur l’épaule du démon, l’autre sur son torse pour se maintenir droite. « Quoi ? » « Tu ne viendras pas à Edom aujourd’hui. » Son regard exprimait sa question. Mais pourquoi n’irait-elle pas aujourd’hui. Il reprend. « N’as-tu pas dit que tu apporterais de la légitimité à ton fils, mon fils, peut-on dire notre enfant Olympe ? Magnus est Prince d’Edom de droit par ta protection. » Il a ce bref sourire mesquin. « Légitime-moi. » Elle fronce les sourcils. Alors qu’elle baragouine. « Lucifer n’a jamais voulu de sa place, pas depuis que je l’ai enfermé à Edom… Lucifer ne veut pas du trône juste la liberté. Mon père est… » « Versatile, changeant et tout un tas de qualificatifs propre aux anges déchus. » Constate l’ancien ange déchu lui-même. « Qui sait ? Peut-être conspire-t-il à ce moment pour prendre la place qui lui ait donné par le Créateur n’est-ce pas ? Edom est son royaume, la création de Dieu pour purger notre pénitence. » Il lève un index, et vient reprendre le visage de la blonde d’une main. « Je ne t’acquittes pas de ta dette, un beau jour fille de Lucifer, tu seras corps et âme à moi. » Mais, car il y avait toujours un mais avec Asmodée, toujours. « Mais aujourd’hui, comme ton prix est le mien, je serai un bon monarque. » Il fanfaronne, quand elle s’exaspère. « Les faits Asmodée, les faits ! » Ils n’en étaient plus à leurs premières entrevues ni leurs premières caresses, voilà pourquoi, elle ne se formalise pas, quand sa main glisse le long de son sein, jusqu’aux creux de ses reins. « Je recule ton échéance d’un millénaire, l’an 2940 semble si loin, mais regarde, quatre cents ans ont passé à une vitesse folle… » Il se moque d’elle, alors qu’il défait d’une main experte les boutons de son corsage. « Alors en échange de cette faveur, de Briant, tu vas vivres, vivre assez longtemps pour te faire mentir… » Fait il en embrassant l’arrête de mâchoire. « Tu m’aimeras… Et quand ça sera le cas, le prix de cette entrevue sera payé. Pas avant que ton palpitant ne me légitime en tant qu’unique Prince de l’Enfer. » Elle devait l’aimer pour le payer, l’aimer au point de le soutenir si Lucifer voulait prendre sa place, se battre à ses côtés. Quand elle murmure alors qu’il mord la peau de son cou, manquant d’air pour une tout autre raison. « Je… tromperais l’en-nui. Mais je ne serais jama — » Mais je ne serais jamais ta Reine. Et elle ignorait à quel point elle avait tort.

(ROME ☾ 1950)

« Olympia ! » Crie Arthur en rentrant dans le manoir des sorciers de Rome. Une grande bâtisse, un ancien grand manoir que les grands sorciers mettaient à la disposition des autres… Sorte d’école, maison, tout le monde y avait une place s’il le désirait. C’était une sorte d’institution où Olympe gérait tout son petit monde. Son coven comme elle aimait l’appeler. Sa famille à vrai dire. Elle avait laissé la France derrière elle depuis des années et se contentait de gérer son petit monde. Finalement, elle relève ses yeux d’un grimoire aussi poussiéreux que certaines étagères de ce manoir. « Oly ! Oly ! Oly ! Aaah tu es là. » « Arthur, je suis toujours là. » Et elle avait la voix calme et le ton posé, on peut clairement le qualifier d’olympien finalement, mais elle regarde son jeune assistant d’une centaine d’années remuer autour d’elle en train de lui raconter des choses et d’autres. Arthur était un sorcier belge qu’elle avait rencontré il y a cinquante ans en 1900. Rien de plus basique et il était venu s’installer à Rome petit à petit. Une confiance mutuelle et son plus grand soutien. C’est d’ailleurs lui qui avait appelé à voter pour Olympe lors de la disparition de Caïus. Olympe n’avait pas voulu du pouvoir et selon lui, c’est parce qu’elle n’en voulait pas que c’était la leader parfaite pour leur congrégation. Et voilà comment elle en était arrivée à la place suprême qu’elle occupait depuis 1939. Une dizaine d’années en soi, mais elle gérait au mieux. « Que je t’explique, il y a une fille sur la place du Capitole ! Elle est sortie d’on ne sait où. Évidemment avec Iris on a refermé tant bien que mal le portail d’où elle était sortie. Tu sais que c’était vachement démoniaque ! » Et elle met son menton dans la paume de sa main Olympe en l’écoutant parler. De l’énergie démoniaque en plein cœur de Rome ? C’était embêtant, très embêtant même. Elle avait senti quelque chose de semblable à sa propre énergie un moment, il y a une heure ou deux… Mais c’était ça ? Elle se redresse. « Où est la fille ? » Il hausse les épaules. « Elle courrait dans les rues comme si elle fuyait la peste ! Il faut la chercher ? »« La trouver Arthur. La trouver. »

☾ ☾ ☾

Le portail s’était ouvert dans une rue, laissant la Grande Sorcière se cacher pour auréoler ses mains de sa magie émeraude, dévoilant ses marques. Il fallait trouver cette fille avant que l’enclave ne lui tape sur les doigts. Quelques claquements de doigts et des formules latines, la créature, cette fille était aussi une sorcière. Tant mieux. Il fallait juste se concentrer pour trouver son énergie dans la ville. Elle les connaissait toutes plus ou moins, une énergie étrangère devrait se dégager des autres. Et quand elle la trouve, elle se dépêche juste de marcher. Elle était dans un quartier loin des touristes. C’était ça qui était bien, Olympe pouvait aller l’appréhender sans que cela ne soit étrange. Et elle passe dans une autre rue, ouvre un autre portail et se glisse dedans avant de le refermer. Cette fille était pire qu’un animal en cage apeurée. Blanche de par son teint, les cheveux de jais sur ses épaules. Elle sentait l’énergie démoniaque. Et Olympe n’eut pas à la pourchasser, elle semblait juste perdue et apeurée. Et Olympe s’était accroupi à sa hauteur. « Tu sèmes une certaine panique dans les rues de ma ville jeune fille. » Voilà comment elle avait commencé avant de tendre la main. « Je suis Olympe. Et tu es à Rome. » Et leurs mains se touchent, révélant à l’autre cette énergie magique similaire. Elles avaient plus en commun que personne ne l’aurait pensé. Mais elle était épuisée et c’est avec la magie qu’Olympe avait dû la ramener dans ce grand manoir des sorciers. Arthur qui l’avait attendu vit alors la Grande Sorcière de Rome veiller sur cette sorcière fugitive qu’ils ne connaissaient pas. Et Arthur la regarda en lui demandant. « Elle t’a dit quelque chose ? » Et Olympe hoche négativement la tête. « Tu as vu ses marques ? » Hochement toujours négatif. « Tu sais qui c’est Olympe. Par tous les dieux des hommes, dis-moi que tu sais quelque chose. » Et elle lâche, les mains croisées devant sa bouche. « C’est ma petite sœur. » Et c’était certain. Elle n’avait pas besoin de voir ses marques pour comprendre que cette énergie magique avait été si difficile à trouver parce qu’elle faisait écho à la sienne d’une façon presque similaire. Cette fille s’avéra être Davina. Et ses aventures horribles. Mais depuis ce 20 février 1950, Davina était en sécurité. Olympe l’avait promis. Lucifer ne les trouverait pas et ne ressortirait pas de son monde avant un bout de temps.

(ROME ☾ 2017)

Selon les messages de feu de Nocturne, New York était un champ de bataille entre les nephilims et les créatures, mais également entre les nephilims… L’attaque lors des accords de 1992 n’avait pas suffi aux chasseurs d’ombre ? C’est ce que regrettait Olympe assise dans un canapé du grand manoir des sorciers de Rome alors qu’Arthur faisait la leçon et que Davina devait être enfermée dans une salle pour réaliser une potion ou deux. Elle lisait les journaux français et américains pour savoir quel impact cela avait sur les terrestres. Mais ici à Rome, on évitait d’en parler… Même si certains sorciers de son Coven étaient partis de l’autre côté de l’Atlantique. Sans la bénédiction de leur Grande Sorcière qui voulait rester neutre. Ce qui se passait sur le nouveau continent n’était pas ses affaires et Rome était assez difficile à gérer lors de ces temps troublés. Sans doute le sang chaud italien qui lui faisait défaut de par sa naissance bretonne. Elle était Grande Sorcière de sa communauté depuis presque quatre-vingts ans et n’avait jamais commis d’impaire ni de scandales avec les autres clans et meutes qui partageaient le territoire de Rome. Évidemment, les vampires et les loups-garous ne s’aiment pas et les sorciers restaient neutres à cette bataille de territoire. L’institut de Rome semblait gérer ces petites querelles de quartier et Olympe gérait ses affaires d’une main de fer dans un gant de soie. Et elle tend la main, le message de feu apparaissant entre ses doigts, si bien qu’Arthur s’arrête de jouer avec un petit sorcier à qui il faisait la leçon pour la regarde. « Quelles sont les nouvelles ? » Fait-il impatient alors que sa Grande Sorcière se fût redressée dans son canapé, les sourcils froncés de cette longue missive de la part de Nocturne et Gregor. Eh bien, New York semblait être un lieu fort intéressant. Elle agite sa main libre ennuyée. « Tu es d’une impatience Arthur ! Laisse-moi finir de lire cette lettre ! » Entre les lignes de politesses et de nouvelles données par le couple de vampires, elle put apprendre de nouveau qu’Onyx semblait être installé à New York depuis une dizaine d’années. Un club ou un pub à son nom. Mais par-dessus tout, elle passe une main choquée sur ses lippes rosées. « Que Dieu nous garde Arthur. » Alors qu’elle relève les yeux vers son bras droit.

« Valentin est mort. » La nouvelle tombe tout aussi simplement que l’eau sort d’un robinet. C’était la mi-août et voilà il semblerait deux ou trois semaines que Valentin serait mort et que le Cercle serait décimé. En voilà une excellente nouvelle. « Nocturne me fait savoir que c’est évidemment la panique à New York et que des membres du Cercle font encore ce qui leur plait, même sans leader… Et… Oh ça je n’arrive pas à y croire. »] Et Arthur lève les sourcils curieux vers Olympe. « Magnus n’est plus le Grand Sorcier de Brooklyn. » « Attends tu parles bien de Magnus Bane ? » Et elle hoche la tête simplement. C’était bien de ce Magnus Bane dont elle parlait. « Comment ? » Et Olympe fronce les sourcils. « Par tous les Saint Arthur, tu m’as vu aller à New York cette année ? Comment veux-tu que je le sache ?! » Non, elle ne savait pas et elle était bien curieuse de la savoir. Il fallait de suite qu’elle monte envoyer un message de feu à Nocturne pour lui demander de lui raconter ce qu’elle savait ou alors qu’elle trouve un portail pour venir lui raconter de vive voix afin de prendre des vacances loin de toute l’incertitude de New York !

(NEW YORK ☾ 2018)

Les événements qui avaient conclu l’année avaient été aussi terribles que ceux qui l’avaient commencée. Lilith et tout ce qui s’en suivait. Tout ça semblait être un mauvais rêve. Mais quand lors de l’attaque du Pandémonium on avait trouvé deux sorciers inconnus à New York qui portaient la marque du Cercle, Olympe avait été contacté. Que faisaient deux Italiens chez les Américains ? Elle était incapable de répondre à cette question, mais savait que beaucoup de noms manquaient encore à l’appel à Rome. Alors, elle avait regardé Davina et Arthur un matin de janvier. « Je vais à New-York. » Dans un premier temps, elle irait chez Nocturne et Gregor le temps de trouver un endroit où matérialiser son appartement de Rome. On lui avait accordé de ramener à la maison les moutons égarés. Chose assez rare de la part de l’Enclave vu les événements actuels. Mais des sorciers, si souvent dans le mal à cause des persécutions dont ils étaient victimes, Olympe devait tout faire pour les sauver d’elle ne sait trop qui… Le Cercle Infernale lui avait-on expliqué. Mais ce qui comptait, c’était de savoir, si les cinquante sorciers qui manquaient à Rome était à New York avec cette organisation de fou, ou bien mort quelque part, ou alors exilé loin de la civilisation pour y couler des jours heureux. Ainsi, elle fait le pont entre Rome et New York le plus souvent possible, laissant à Arthur la gestion courante de la ville et de sa congrégation. Elle avait été suivie par Davina. Elle savait sa jeune sœur désireuse de redécouvrir le monde qu’elle avait laissé en 1600 et quelques années… Alors, c’était naturel en qualité d’assistante qu’elle la suive.

Olympe traite avec qui peut lui donner des informations. Rey, l’institut de New York, les clans vampiriques ou encore les fées, même si elle les fuit en général comme la peste. Ces créatures n’étant pas celles qu’elle préfère parmi toutes les autres. Discrète dans les rues de cette ville qu’elle ne connait pas encore et dont elle est familière depuis moins d’un mois, Olympe travaille comme elle le faisait à Rome entre sorts et malédictions, tout en cherchant ses cinquante petits sorciers italiens dispersés aux quatre vents.
Revenir en haut Aller en bas
Olympe de Briant

Olympe de Briant

‒ ADMINISTRATRICE ‒

ENFANTS DE LILITH
❉ Sorcière ❉
______________


A New-York depuis : 02/05/2020
Messages : 1488
Couleur de RP : #996666 ou <oly>
Avatar : Sarah Gadon
Autres DC : Elena, Enrique, Isabelle & Carnil
Crédits : SAMURAI. (avatar) dezaia (moodboard + crackships + signature)
Groupe : Gladius Gloriae ⛧ Elle n’a pas une confiance aveugle en l’Enclave, mais Olympe sait au combien le Cercle est dangereux, et pour protéger ceux qu’elle aime, Olympe ferait n’importe quoi, même collaborer étroitement avec les Nephilims.
Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) IV5ISli

Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Empty
Message(#) Sujet: Re: Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) EmptyVen 7 Jan - 11:17

+1 pour l'histoire Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) 540446837
Revenir en haut Aller en bas
Olympe de Briant

Olympe de Briant

‒ ADMINISTRATRICE ‒

ENFANTS DE LILITH
❉ Sorcière ❉
______________


A New-York depuis : 02/05/2020
Messages : 1488
Couleur de RP : #996666 ou <oly>
Avatar : Sarah Gadon
Autres DC : Elena, Enrique, Isabelle & Carnil
Crédits : SAMURAI. (avatar) dezaia (moodboard + crackships + signature)
Groupe : Gladius Gloriae ⛧ Elle n’a pas une confiance aveugle en l’Enclave, mais Olympe sait au combien le Cercle est dangereux, et pour protéger ceux qu’elle aime, Olympe ferait n’importe quoi, même collaborer étroitement avec les Nephilims.
Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) IV5ISli

Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Empty
Message(#) Sujet: Re: Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) EmptyVen 7 Jan - 11:21

Ajout aux listings
Afin de tenir à jour les bottins
Comme votre personnage représente une personne, mais également beaucoup d'informations pour le staff, nous avons remarqué que des fois nous inscrivions pas ce qui vous convenait dans les listings ! Afin de le faire au mieux, nous vous demandons de remplir les points nécessaires à votre personnage avant votre validation

Pour recenser son avatar
Code:
<pris><b>➺ Sarah Gadon</b></pris> ▬ @"Olympe de Briant"

Pour recenser son prénom et son nom, son anniversaire et sa race
Code:
➺ Olympe
➺ De Briant
➺ Olympe de Briant → 29 Décembre
➺ Olympe de Briant → Sorcière

Pour recenser son métier
Retrouvez les catégories de métier dans ce bottin : bottin des métiers
Code:
<strong>☩ Catégorie de métier :</strong> FONCTIONS OFFICIELLES DU MONDE OBSCUR
<strong>➺ Grande Sorcière de Rome :</strong> @"Olympe de Briant"

Pour ajouter votre personnage au Coven de NYC
Code:
<strong>☩ Votre pseudo :</strong> Olympe de Briant
<strong>☩ Quartier concerné :</strong> Manhattan
<strong>☩ Rôle au sein du Coven :</strong> Invitée.

Pour recenser sa Marque de Sorcier et son Parent Démoniaque
Chaque sorcier possède sa marque depuis la naissance. Il est donc important aussi de les recenser pour peut-être donner quelques idées de ce qui est possible d'avoir en tant que marque. Chaque sorcier est également né d'un démon, afin de ne pas nous perdre ou de vous retrouver avec un frère ou une soeur inconnu.e vous pouvez vous déclarer à l'état civil ! Évitez les doublons, mais nous ne les interdisons pas. Si vous visez un démon déjà pris, contactez le joueur en amont !
Code:
<mrm>Lucifer</mrm> - 2/2 - [i]Complet[/i]
<di>Marques +</di> Yeux vairons émeraude & améthyste , écailles émeraudes (dos des mains, creux des reins - écailles || face à vous : oeil droit émeraude, oeil gauche améthyste)
<di>Enfants +</di> @"Olympe De Briant" (air) & @"Davina H. Hwang" (eau)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



______________



Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Empty
Message(#) Sujet: Re: Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Olympe || (whatever anyone does or says, i must be emerald and keep my colour)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» (PR) Olympe et la compagnie ♥
» (PR) Vivement fin 2021 - Olympe & C°

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SHADOWHUNTERS - Tenebris Bellum :: Entrez dans les légendes :: Fichiers de l'Enclave :: Fichiers en cours-
Sauter vers: