Charlie - I learned to smile once more

L'arrogance, c'est vraiment quelque chose qui m'a collé à la peau de nombreuses années, c'était comme ça, qu'on me qualifiait. Ambitieux, caractériel, impulsif, je déteste quand les choses ne vont pas dans le sens où j'ai envie. Je suis grognon, je râle en permanence. Je suis un perfectionniste, presque maniaque. Certains diront que je suis rancunier, mais comment oublier la mort de ma mère et la descente aux enfers de ma famille ? Je ne peux pas. Les humains sont responsables, tous autant qu'ils sont et je soupçonne même les néphilims d'être derrière tout ça. Malgré tout, je suis un érudit, j'aime m'instruire, j'aime lire, j'aime apprendre. Je suis observateur, patient, méticuleux. La magie, c'est de l'art et je suis passé maître dans cet exercice en apprenant auprès des meilleurs, même si j'ai dû y laisser une partie de mon âme en échange. Et cette partie d'âme, c'est à mon père qu'elle revient. J'ai appris auprès de lui bien plus de choses en 70 ans, que la plupart des sorciers sur Terre. La magie noire, en plus de ma magie élémentaire de feu, c'est ce qui me caractérise. Je sais manier l'humour et l'ironie quand je le souhaite et ne me laisse intimider par personne. Sauf mon père, mais il fait vraiment peur en réalité. Il m'arrive d'être attentif à autrui et d'être capable d'aimer, cela ne m'a jamais vraiment réussi, mais c'est arrivé. Pas le grand amour, non, ça, c'est un mythe, mais être bien auprès de quelqu'un momentanément, oui. Je suis protecteur envers les gens à qui je tiens et ils ne sont pas nombreux. Je sais être généreux également, donnant sans vraiment compter, que ce soit de mon temps où de mon argent, pour peu que ça en vaille la peine. Je suis un être qui est capable du pire au cours de la journée et qui une fois à la maison, peut-être aussi agréable et inoffensif qu'un agneau. C'est comme ça que je suis et je ne changerais pour rien, ni pour personne. Du moins, c'est ce que je pensais. J'ai changé au fil des années, sans même m'en rendre réellement compte. Avec mes fils, grâce à mes fils et pour mes fils. J'ai appris la patience, la tolérance, j'ai appris à laisser le passé au passé et à ne plus perdre de temps avec des combats perdus d'avance. J'ai appris à aimer, à tel point que je me suis marié, moi, l'hermétique en tout point à l'amour. J'ai appris qu'on pouvait apprendre des erreurs du passé, que rien n'est jamais écris d'avance. J'ai appris que la vie était belle et qu'il y avait des combats qui méritaient d'être menés à bien. À me battre pour un peu de bonheur parce que j'y ai aussi le droit, comme tout le monde. J'ai plus de choses à perdre aujourd'hui, mais je me suis battu pour en arriver à ce point. Je ne prendrais plus le risque de perdre ma famille. Devenir Grand Sorcier m'a aussi mit du plomb dans la tête. Être responsable d'autant de vies, d'autant de gens, me fait prendre conscience que tout ça est réel. Il parait qu'un grand pouvoir, implique de grandes responsabilités et si je ne le vivait pas moi-même, j'aurais du mal à le croire.

Je suis né dans un petit village de pêcheurs, fils aîné de la famille Good. Une famille simple, sans histoire et qui pourtant cache un lourd secret, mais cela n'impacte pas réellement mes plus jeunes années. J'étais un garçon comme les autres, à part que j'avais interdiction d'être torse-nu dans le village, mes parents ayant bien insistés sur ce point, je n'osais pas franchement discuter. Mais je savais bien que ça avait à voir avec ce qui marquait ma peau, si cela ne gênait pas ma mère, il en était autrement de mon père, mais il ne disait rien. Il se contentait de boire. Les choses changèrent quelque peu lorsque j'eus huit ans, déjà parce que mes parents eurent un second enfant, une fille Dorothy. Une petite beauté, mais qui ne me ressemblait absolument pas, mais qu'importe, c'était ma petite sœur, je veillais sur elle, je prenais soin d'elle malgré mon jeune âge. Mon père buvait beaucoup plus en ce temps-là et je commençais a ressentir une profonde colère, une vraie haine pour cet homme, sans que je ne sache vraiment d'où cela me venait. Mais il y avait autre chose également, je me rendais compte que je n'étais pas comme les autres, que j'étais capable de faire certaines choses et j'en avais parlé avec ma mère, mais elle me demanda de ne rien dire. J'entendais en ville que c'était mal, après tout nous allions souvent à l'église, écoutant les sermons du révérend avec assiduité. Mais moi, je ne voyais pas où était le problème. Même si je ne comprenais rien, elle m'avait toujours dit qu'un jour, elle m'expliquerait et je lui faisais confiance. Les mois passent, les années et Dorothy grandit, mais elle était souvent avec moi. Les choses n'allaient pas si mal, même si l'argent manquait parce que mon père buvait, mais maman disait que ce n'était pas grave, même si je voyais des bleus parfois sur ses bras. Mais ce fragile équilibre vola en éclats soudainement un beau jour quand des hommes firent irruption à la maison, hurlant que ma mère était une sorcière et ils emmenèrent également Dorothy. Et en quelques minutes, je me suis retrouvé privé de ma mère et de ma petite sœur, restant là avec un père qui n'avait pas réagi, comme s'il savait ce qui allait arriver. " Tu ne bouges pas. Tu ne peux rien empêcher." " Je veux la voir." " Tu feras ce que je te dis de faire." Je soupire et quitte la maison, sans trop savoir ce que je ressentais. J'avais mal, j'avais peur, je n'étais qu'un gosse à qui on avait arraché la mère trop brutalement. Il me fallut des semaines pour réussir à voir ma mère, même si on nous avait rendu ma petite sœur, elle passait ses nuits à pleurer et c'était à moi de m'en occuper, vu que mon père n'était pas là. Ce qui ne facilitait pas notre entente. J'étais brièvement au courant de ce qu'on lui reprochait, mais je savais que ce n'était pas une sorcière, pas elle. Et pourtant, elle était en prison et avait été jugée coupable de sorcellerie. Mais la dernière fois que je l'ai vu, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, marmonnant dans son coin, jusqu'à ce que je m'avance suffisamment pour qu'elle me remarque. " Mon garçon... Mon petit garçon... Approche, viens plus près." J'avance et je prends la main qu'elle me tend, mais j'avais peur de ce que j'avais sous les yeux. Elle était sale, marquée de coups et elle semblait complètement folle. " Maman... ?" " Tu dois partir, avant qu'ils ne découvrent que c'est toi... Il ne faut pas que tu restes là, tu va accomplir de grandes choses, mais si tu restes là, ils te tueront." " Où veux-tu que j'aille ? Maman, tu me fais mal, lâches moi." " Promets le moi ! Ton père sait tout, il a promit de vous emmener toi et ta soeur, recommencer ailleurs." " On ira nul part sans toi." Et le regard qu'elle eut à cet instant me fit bien plus mal que n'importe quel mot. Elle savait qu'elle allait mourir et que rien ne pourrait empêcher ça. Mais elle me lâche et me tourne le dos, marchant dans sa cellule, comme si je n'étais plus là. " C'est moi qu'il a choisit... Mais son enfant doit vivre, sinon je ne donne pas chère de mon âme... Oh pauvre garçon... Pauvre Dorothy..." " Maman ?" Mais elle ne m'entendait plus, c'est comme si je n'étais pas là. Un des gardes vint me prendre par l'épaule pour me reconduire dehors. Et durant les semaines suivantes, mon père effectua les préparatifs pour quitter le village, disant à qui voulait l'entendre qu'il ne supportait pas d'être associé à une sorcière. Et quand je l'entendais, je le détestais de plus en plus, nourrissant un ressentiment au creux de mes tripes qui allait finir par exploser à un moment ou un autre. Et puis le jour tant redouté arriva et malgré l'interdiction formelle de mon père pour m'y rendre, je voulais être là. Lorsque j'arrive sur place, je remarque qu'ils avaient déjà commencé les exécutions et je cherche ma mère pour finir par la trouver en train d'attendre son tour. Tour qui arriva très vite et lorsqu'elle monte sur ce morceau de bois, mon regard croise le sien et l'espace d'une seconde, je la reconnais, car elle avait ce regard qu'elle me faisait quand j'étais pris en faute. Elle marmonna quelque chose que je compris à moitié et quelques secondes, plus tard, ce fut terminé, son corps se retrouva dans le vide et je la regardais agonisé, en proie à la colère et à la haine, ayant une envie furieuse de mettre le village en cendres. Et quand elle n'eut plus la moindre réaction, mon regard se tourne vers ses bourreaux qui semblaient satisfaits. Et je les maudissais, tous autant qu'ils étaient et cette colère fera partie de moi désormais, ce sont les hommes qui me l'ont appris et j'étais rancunier en plus de ça. Elle fut ensuite jetée dans la fosse commune et s'en fut terminé. Ils avaient tué ma mère et la vie allait reprendre son cours. Quelques semaines plus tard, on quitta définitivement le village et la région. Il y avait du travail à l'autre bout du pays, l'occasion pour mon père de reprendre une vie à peu près normale. Dorothy était trop petite pour comprendre l'impact que ça pouvait avoir, mais moi, j'étais en âge de comprendre que ma mère était morte pour rien. Et je n'étais pas prêt de l'oublier.


Après de longs mois d'errance, on arrive enfin à la Nouvelle-Orléans. Ville en pleine expansion et mon père avait bon espoir d'y trouver du travail. Je venais d'avoir quinze ans et j'étais en colère contre le monde entier, il ne lui fallut que quelques semaines pour retrouver une nouvelle femme et cette dernière ne tarda pas à être enceinte. Je ne disais trop rien, Dorothy avait besoin d'une mère et l'ironie de la chose, c'est qu'elle s'appelait Sarah également. Encore un coup de poignard en plein cœur à cause du destin, mais si ça faisait aussi mal, alors je n'aimerais plus personne en dehors de ma sœur, parce qu'elle était tout ce qui me restait. Je n'étais jamais chez moi, traînant dans les rues de la ville, sans avoir de réels buts. Les paroles de ma mère tournaient toujours en boucle dans ma tête et je n'avais pas de réponses à mes questions. Et puis un soir de pluie, je suis tombé sur Elias. C'était un homme d'un certain âge, il avait empêché un marchand de me rouer de coups parce que j'avais volé une pomme. Sans trop savoir pourquoi j'avais accepté de le suivre, de toute façon, je n'aimais pas être dans cette nouvelle maison, mon père buvait toujours autant et je sentais que je n'y étais pas à ma place. Et ce vieil homme habitait dans l'une des plus belles maisons de la ville, il me fit entrer sans dire un mot, mais ça m'allait. Toujours sans dire un mot, il alluma un feu de cheminée et partit me chercher quelque chose à manger et je restais là, à regarder les flammes et je sentais quelque chose se produire en moi. Ce n'était pas la première fois que j'avais cette sensation, mais j'avais toujours pris soin de réprimer cela. Mais là, c'était différent. " Tu peux la laisser se manifester ici." Je me retourne et observe ce vieil homme avec attention alors qu'il s'approchait. " Enlève ta chemise." " Et pourquoi ?" " Parce que je te le demande gentiment." Pendant quelques secondes, je conserve cet air de défi avant de finalement capituler et d'enlever ma chemise. Je savais parfaitement ce qu'il voulait voir, peut-être que lui saura me dire ce que c'est. " Tu peux la jeter au feu, je t'en ai amener une de propre." Surpris, je reste sans réaction, ne sachant absolument pas ce qu'il attendait de moi. Mais une fois de plus, je fais ce qu'il me demande et j'attends qu'il se décide à m'expliquer. " J'ai mis beaucoup de temps a te retrouver tu sais. Mais le hasard t'as conduis ici, dans ma ville." " Vous êtes qui ? Je ne vous connais pas, j'vous ai jamais vu." " Suis moi." Qu'est-ce que j'avais à craindre d'un vieil homme de toute façon ? Il quitte la pièce et je le suis jusqu'à une bibliothèque ou s'entassais des livres. Moi qui n'en avais jamais ouvert un de ma vie, je me sentais encore plus perdu. Il en prend un, l'ouvre et me fait signe de m'approcher. " Je sais pas lire." " Le contraire m'aurait étonné, mais ce n'est pas important, regarde la gravure." Je franchis la distance qui me sépare de lui et mes yeux se posent sur une gravure et j'en reste sans voix. J'avais exactement la même dans le dos. Il y avait juste un symbole en son sein que je ne comprenais pas. " Qu'est-ce que ça veut dire ?" " Que tu es un être dôté de magie et pas des moindres si j'en crois ton ascendance. Ton père c'est Belzébuth, un être froid et cruel." Un démon ? Une part de moi ne veut pas y croire, mais je suis bien obligé de reconnaître que ça se tient bien. Je ne sais peut-être pas lire, ni écrire, mais je suis loin d'être un imbécile et je sens qu'il me dit la vérité. Je désigne le symbole du doigt. " Et ça, c'est quoi ?" " Ton élément, le feu en l'occurance." J'eus un léger sourire sur les lèvres. " Je vais t'apprendre ce que tu dois savoir afin de survivre dans ce monde. Tu apprendras aussi à lire, à écrire et à compter. On a le temps pour ça." Ça ne donnait pas spécialement envie comme programme, si je pouvais juste apprendre la magie et retourner à Salem pour me venger, ça serait bien. " Pourquoi je n'ai jamais réussi à..." " Faire de la magie ? Parce que j'étais là pour t'en empêcher. Ta mère et moi on avait un accord." " Vous la connaissiez ? Alors pourquoi vous ne l'avez pas aidée ? " " Elle était perdue dès lors que Belzebuth s'est joué d'elle pour t'avoir toi. Parce que tous les démons sont comme ça. Et qu'elle savait très bien que ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'on sache ce que tu étais. C'était plus simple ainsi." " Simple ? Ma mère est morte à cause de moi !" " Tu n'y es pas. Elle est morte pour te sauver. Et crois moi tu as de la chance, rares sont les mères à agir de la sorte. D'ordinaire, elles sacrifient leur progéniture ou avoir une chance de faire comme si de rien n'était." " Ils me le payeront tous un jour." " Oublie la vengeance tout de suite, sinon tu sors d'ici et tu ne revient jamais. Est-ce que j'ai été clair ?" Son ton ne laissait pas de place à un non, mais je ne renoncerais pas aussi facilement. Je souffle et hoche la tête de manière affirmative. " On commencera demain. Tu seras logé ici, à partir de maintenant tu es mon élève. Sache que je ne tolère pas l'insolence et qu'il va falloir que tu travaille dur." J'eus un sourire assez narquois sur les lèvres, il proposait de me donner toutes les clefs pour me venger, je n'allais pas refuser.


Apprendre à lire et à écrire fut assez laborieux, par contre il s'est avéré que compter ne fut pas tellement un problème. Après tout, j'avais comme ambition de sortir de la misère dans laquelle j'avais grandie et savoir compter était plus sur, ça évite de se faire avoir. Et une fois que ces trois compétences de bases furent acquises, il pouvait enfin m'apprendre les bases de la magie tout en m'apprenant le latin également. Je n'étais pas un élève mauvais, j'étais même plutôt bon, mais j'avais mon caractère assez explosif, là ou lui était le calme absolu. Il arrivait à me canaliser, mais il savait très bien que rien n'était joué d'avance. J'étais assez instable, mais d'après lui, c'était normal. Les mois et les années passent ainsi entre enseignements et pratique de la magie. Je revoyais ma sœur de temps en temps, mais pas autant que je l'aurais voulu, sans ça, j'aurais peut-être compris qu'elle allait mal. Mais j'étais tellement obnubilé par la magie et mon envie de vengeance que je n'avais pas fait assez attention. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Elle avait décidé d'en finir avec la vie, me laissant seul et dans l'incompréhension la plus totale. Pendant deux jours, je reste cloîtré dans ma chambre, oscillant entre tristesse et colère et finalement, c'est le second sentiment qu'il l'emporte et il me faut un coupable et je décide que c'est mon père. À son tour de me le payer et c'est dans cette optique que j'avais quitté la maison ce jour-là, sachant ou trouver la maison de mon père. Une fois à l'intérieur, je vire tout le monde et la dispute éclate et je passe vraiment à deux doigts de le tuer de mes propres mains, je le voulais, j'en mourrais d'envie, mais Elias est intervenu, une fois de plus. Décidant que ça n'en valait pas la peine, je lâche le couteau et rentre avec mon mentor. Présentant mes excuses pour cet acte inconscient. Perdre quelqu'un qu'on aime n'est jamais facile. " Première leçon de vie, les humains ont une vie très courte comparé à la notre. Mais je suis désolé pour ta soeur." " C'est pas juste..." Je me redresse et pose les yeux sur cet homme qui était bien plus qu'un mentor vu qu'il enfilait aussi le costume de figure paternelle à mes yeux désormais. " Vous aussi vous avez perdu des gens à qui vous teniez ?" " Beaucoup trop Charlie, beaucoup trop... Apprends à bien t'entourer, mais garde toujours à l'esprit que la vie est injuste et cruelle." Je claque la langue assez dédaigneusement avant de secouer la tête. " Je préfère rester seul." " Personne ne peut rester seul éternellement, toi comme n'importe qui d'autre." " On verra bien." Si c'était pour souffrir comme ça, non merci. Mieux vaut être seul dans ce cas et c'est quelque chose qui me suivra pendant très longtemps.

Quelques semaines plus tard, il décida qu'il fallait qu'on change d'air et on quitta la Nouvelle-Orléans pour Bâton Rouge. Une autre ville, une autre grande maison et je me demandais combien il pouvait en avoir et la question de son âge se posait également. Mais mon apprentissage se poursuivit dans cette ville, s'intensifiant au fur et à mesure de mes progrès. Je faisais de rapides progrès sur la magie élémentaire et un peu sur la magie blanche, mais ce n'était pas celle qui m'intéressait réellement. En fouinant dans sa bibliothèque, j'avais déniché des livres qui traitaient de la magie noire et je les avais trouvés intéressants, à tel point que je voulais en faire une spécialisation. Bien évidemment, il refusa dans un premier temps, arguant qu'il fallait déjà que je maîtrise mon élément avant toute chose. Mais il savait que je n'allais pas renoncer pour autant, depuis le temps, il savait très bien que lorsque je voulais apprendre quelque chose, j'y arrivais. Cela dit, bien qu'il me défende d'essayer de lancer des incantations ou des sorts, il ne m'interdisait pas de lire les livres. Lui était un spécialiste de la magie rouge, bien plus puissante encore. Je savais qu'il avait des connaissances et de la ressource, mais je ne l'avais jamais réellement vu à l'œuvre. L'avantage à Baton-Rouge, c'est qu'il y avait un autre élève d'Elias, il avait quelques années de plus que moi. Saul s'occupait de la maison en l'absence du vieil homme et on s'entendait bien. C'était assez cool d'avoir quelqu'un à qui discuter de magie et quelqu'un de mon âge qui plus est. Il n'avait pas du tout le même point de vue que moi, mais c'était assez intéressant au final. Et après plus d'un siècle et demi, passé dans cette ville, Elias décida qu'il était temps pour nous de retourner à la Nouvelle-Orléans. Et j'étais content d'y retourner, parce que c'était chez moi, un endroit où je me sentais bien. Je n'ai pas cherché à connaître cette famille humaine qu'il me restait, si tant est qu'il m'en restait et je m'en fichais complètement. Le temps n'avait en rien altérer cette colère qui grondait en moi.

Le début d'année 1798 commença tranquillement, jusqu'à ce qu'Elias annonça qu'il allait avoir une nouvelle élève. Un peu suspicieux parce qu'il ne m'en parlait pas, j'attendais de voir ce qui allait arriver. Une Française au vu de son accent, mais il y avait un truc chez elle... Je ne sais pas... C'était la fille de Lucifer, l'ennemi naturel de mon père. Et ça a été compliqué dès le départ entre nous. J'avais décidé que je ne l'aimais pas et je ne faisais pas le moindre effort pour améliorer la situation et elle non plus. Elias était coincé entre nous deux à essayer d'apaiser les choses, d'arrêter les disputes, mais rien à faire. Et cela dura un moment, jusqu'à ce qu'elle décide d'habiter ailleurs et le calme revenait plus ou moins. Les disputes étaient certes moins fréquentes, mais plus violentes. Et finalement, un jour elle arrêta de venir, elle avait appris ce qu'elle était venue apprendre et elle était repartie comme elle était venue. "Tu la reverras, j'espère que t'en a conscience." " Vraiment ? Eh bien j'espère que vous ne serez pas dans le coin pour écouter les noms d'oiseaux qu'on s'enverra à la gueule." " Tu es insupportable " Moi je suis insupportable ? Et elle alors ? On dirait une princesse sans déconner." Il rit légèrement et je soupire. " Elle a un titre de noblesse tu sais." " Rien à faire, je la déteste." " Elle aussi." " Parfait alors." Et le sujet est clos. Je n'avais pas hâte de recroiser la route d'Olympe de Briant. Vraiment.


Elias était parti. C'était assez soudain, mais il ne m'avait pas laissé plus d'explications que ça et je savais que j'étais seul pour un moment. Alors j'en avais profité, ne sachant pas combien de temps allait durer cette absence. Je maîtrisais mon élément, de solides bases en magie blanche, alors il était temps que je m'essaye à la magie noire. J'étais assez malin pour faire attention à ce qui risquait de m'arriver, du moins, je le croyais sincèrement. Les premières semaines et mois, je n'eus pas réellement de résultats probants, je tâtonnais, j'essayais, je cherchais à comprendre. Certains livres étaient en latin, d'autre en langue plus anciennes et d'autres encore étaient écrits en langue démoniaque et je n'avais que les bases. Pourtant, j'avais la capacité d'apprendre rapidement, mais cette magie était réellement à part et je prenais ça comme un défi. Et finalement à force de chercher pendant des mois, puis des années, je finis par sentir sa présence. Et ça me poussait à aller plus loin. Elias m'avait toujours déconseillé d'entrer en contact avec mon paternel démoniaque, mais il était absent depuis presque trois ans, et même si j'avais de ses nouvelles de temps à autre, je ne savais rien de plus. Et le temps que je ne passais pas à dormir ou à rassurer Saul qui venait une fois par semaine voir comment j'allais, je le passais à m'améliorer sur les bases de la magie noire, mais s'en fut assez vite frustrant. Mais je sentais toujours cette aura et ça m'indiquait que j'étais sur la bonne voie. Et finalement, je reçus une lettre d'Elias m'indiquant qu'il sera rentré dans une poignée de jours et je sentais la frustration m'envahir. J'avais eu quatre ans, quatre longues années et au final, je n'avais rien apprit de probant. Et j'allais abandonner quand finalement, je tombe sur une page d'invocation et ni une ni deux, je me suis mis en tête d'invoquer mon paternel. Je ne m'attendais pas à grand chose, mais... " J'ai failli attendre." Je relève les yeux et il était là. Je reste surpris une poignée de secondes avant de me relever et de lui faire face. On m'avait toujours dit que Belzébuth était un être froid, cruel et ignoble, mais je voyais un homme tout à fait banal. " Belzébuth je présume ?" " Un soupçon d'arrogance et d'irrespect, j'aime !" " Je vous imaginais autrement." " Vraiment ? Eh bien nous y voilà. Pourquoi m'as tu invoqué ?" Je reste silencieux et il reprend. " J'ai le pouvoir que tu recherches depuis tellement de temps. Je peux t'apprendre la magie que tu cherches désespérément à acquérir." " C'est à dire ?" " Ta soif de vengeance, cette colère que tu as en toi, je peux t'aider à l'exploiter. Je suis le mieux placer pour ça à dire vrai." C'est tellement tentant vraiment ! J'eus un soupir. " Combien de temps ?" " Le temps qu'il faudra." Je hoche la tête et donne mon accord. Je prends tout de même le temps de laisser un mot à Elias en lui disant que je m'absentais et que j'étais désolé pour le désordre que je laissais. " Allons y." " Parfait."

Mon passage à Edom n'était pas ce que je pouvais qualifier de merveilleuses vacances. Bien au contraire. Il fallait constamment faire attention, parce que le sport national, c'était de se tirer entre les pattes, conclure des alliances pour ensuite mieux se trahir en vue d'avoir le plus de pouvoir possible et de renverser le roi de ces lieux. À entendre Belzébuth, c'était lui qui devrait être sur le trône, mais je suppose qu'ils pensent tous la même chose à ce stade. Mais pour autant, ce n'était pas vraiment désagréable pour autant, j'avais quand même pas mal de libertés, tant que je ne m'éloignais pas trop, je savais que je n'étais qu'un pion, un jouet pour Belzébuth, mais visiblement à ses yeux, j'étais le plus important, quand bien même il m'avait laissé entendre qu'il avait d'autres enfants, mais qu'ils étaient tous décevants. Sauf moi. Je savais que je ne devais pas prendre ce qu'il me disait pour argent comptant, c'était un démon et il méritait bien sa réputation. Mais j'étais venu apprendre et j'avais de quoi faire, sur ce point, il n'avait pas menti. J'en ai passé du temps à lire et à comprendre ce que j'avais sous les yeux. J'ai passé aussi énormément de temps à m'entraîner et c'était payant, je faisais des progrès, mais je savais que tôt ou tard, je payerais le prix pour cet enseignement. Rien n'était gratuit et surtout pas avec lui. J'avais fait preuve à quelques reprises d'une arrogance tellement forte qu'il m'avait sévèrement réprimandé, me faisant comprendre qu'ici, c'était lui qui commandait. Me laissant au passage des marques pour que je m'en souvienne. Et il y prenait un malin plaisir et je m'efforçais donc de ne rien lui laisser paraître. Les années passent et les intrigues d'Edom aussi, il n'était pas rare que je l'entende exploser sous le coup de la colère, incapable de se retenir et quand c'était comme ça, il ne valait mieux pas être dans le coin. Je n'attendais strictement rien de lui, si ce n'est son savoir, mais je savais où était la limite, je ne voulais pas devenir comme lui après tout.

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<pris><b>➺ ROBERT DOWNEY JR</b></pris> ▬ @"Charlie de Briant"

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<strong>☩ Catégorie de métier :</strong> FONCTIONS OFFICIELLES DU MONDE OBSCUR
<strong>➺ Grand Sorcier de Manhattan :</strong> @"Charlie de Briant"

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Chaque sorcier possède sa marque depuis la naissance. Il est donc important aussi de les recenser pour peut-être donner quelques idées de ce qui est possible d'avoir en tant que marque. Chaque sorcier est également né d'un démon, afin de ne pas nous perdre ou de vous retrouver avec un frère ou une soeur inconnu.e vous pouvez vous déclarer à l'état civil ! Évitez les doublons, mais nous ne les interdisons pas. Si vous visez un démon déjà pris, contactez le joueur en amont !

Code:

<mrm>Belzébuth</mrm> - 3/4 (places dispo) / [size=10]Ce joueu un frère ou une soeur[/size]
<di>Marques +</di> Ailes de mouche tatouée dans le dos et tatouage de magie élémentaire en son centre.
<di>Enfants +</di> @"Charlie de Briant"  @"Cecil U. Lindarsson"